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23 juillet 2010

Le président Hugo Chavez a annoncé jeudi la rupture des relations diplomatiques avec son voisin colombien. Une réaction aux accusations de Bogota, qui soupçonne le Venezuela d'abriter des camps de guérilleros colombiens.

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Le président Chavez avait déjà gelé les relations avec Bogota en juillet 2009.Image : ap

Le nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, élu le 20 juin dernier, avait parlé pendant sa campagne d'améliorer les relations avec le Venezuela. Cela semble mal engagé, alors qu'il n'a même pas pris ses fonctions. Ce sera fait le 7 août.

S'adressant à la télévision jeudi, Hugo Chavez n'a pas hésité à employer son ton le plus grandiloquent pour annoncer "le cœur serré" : "Le Venezuela rompt à partir de maintenant toutes ses relations avec le gouvernement colombien."

Kolumbien FARC Rebellen
Plusieurs chefs des Farc et d'une autre guérilla, l'Armée de libération nationale, se trouveraient au Venezuela, d'après le président Alvaro Uribe.Image : AP

Dans la foulée, son ministre des Affaires étrangères a réclamé le départ des diplomates colombiens sous 72 heures. Les ambassadeurs en poste à Bogota et à Caracas avaient déjà été rappelés dans les jours précédents. Par ailleurs, Hugo Chavez a dit avoir placé l'armée en "état d'alerte maximal".

Comment en est-on arrivé là? Ce n'est pas une nouveauté : Bogota soupçonne le Venezuela d'abriter des camps de guérilleros colombiens sur son territoire, notamment ceux des Forces armées révolutionnaires, à qui le gouvernement a déclaré une guerre implacable, avec l'aide des États-Unis.

Chavez s'en prend à Uribe

Lors d'une réunion de l'Organisation des États américains, la Colombie a présenté des photos et des cartes pour prouver l'existence de ces camps sur le territoire vénézuélien. Des camps qui abriteraient environ 1.500 combattants. Et c'est ce qui a mis le feu aux poudres. Caracas dément l'authenticité de ces documents et accuse le président colombien sortant, Alvaro Uribe, d'être responsable de cette crise.

Hugo Chavez est un habitué des grandes déclarations outragées. Ces deux dernières années, les brouilles avec la Colombie se sont succédé, notamment en juillet 2009, lors d'un accord militaire entre Bogota et les États-Unis.

Obama und Uribe
Alvaro Uribe, lors d'une visite à la Maison blanche. Hugo Chavez ne manque jamais une occasion de dénoncer l'impérialisme américain et les alliés de Washington.Image : picture-alliance/ dpa

Toutefois, s'il s'en prend à Uribe, il semble vouloir ménager son dauphin et successeur Juan Manuel Santos. Il s'est dit confiant dans la volonté de ce dernier de traiter "cette affaire de manière rationnelle". Et puis il a appelé à une réunion d'urgence des chefs de la diplomatie de l'Unasur, l'Union des nations sud-américaines, pour "dénoncer les graves agressions" de Bogota. On le voit, l'heure est plutôt au dialogue qu'à l'affrontement armé.

Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Carine Debrabandère