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Tergiversations européennes autour des réfugiés irakiens

Konstanze von Kotze24 juillet 2008

Selon le HCR, 4 millions d'Irakiens ont quitté leurs foyers depuis 2003, plus de 2 millions vivent dans un pays voisin. D'autres se réfugient en Europe. Réunion, à ce sujet, des ministres européens de l'Intérieur.

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L'Irak et l'Allemagne veulent travailler main dans la main.Image : AP/DW

Si Wolfgang Schäuble, ministre allemand de l'Intérieur, faisait sienne, il y a encore quelques jours, la cause des réfugiés chrétiens d'Irak, Nouri al-Maliki, le Premier ministre irakien, est entre temps passé par Berlin.

Lors d'une rencontre avec la chancelière Angela Merkel, il lui a fait part de sa volonté d'encourager le retour des réfugiés irakiens et a du même coup demandé à l'Allemagne de revoir sa position. Cela fait pourtant des mois que Wolfgang Schäuble bataille ferme auprès de ses homologues européens, pour qu'ils acceptent l'idée d'accueillir des milliers de chrétiens persécutés en Irak : depuis l'invasion américaine en 2003, ces derniers quittent en masse ce pays à majorité musulmane. Leur communauté ne compterait plus qu'entre 500.000 et 600.000 âmes contre environ un million en 1980.

La proposition de Schäuble a cependant fait débat, tant en Allemagne qu'au sein de l'Union européenne. Le ministre slovène de l'Intérieur, à l'époque ou la Slovénie était à la tête de l'Union, avait par exemple vertement rétorqué à Wolfgang Schäuble que le droit d'asile devait, selon lui, être accordé sans considération de religion ou de race. En Allemagne, les partis d'opposition critiquent les tergiversations du ministre de l'Intérieur et plaident également pour que l'accueil des réfugiés en provenance de l'Irak ne soit pas limité aux chrétiens. Dans les rangs du parti chrétien démocrate et de l'Union sociale chrétienne bavaroise en revanche, on soutient que les Irakiens musulmans ont suffisamment de possibilités de trouver refuge dans les pays voisins du leur et qu'il faut donc que l'Allemagne se limite à l'accueil des chrétiens. Là-dessous se cache également la peur d'importer des terroristes et des criminels sur le territoire.

Quoi qu'il en soit, la visite berlinoise de Nouri-al-Maliki a quelque peu vidé la polémique de son sens. Le chef du gouvernement irakien a annoncé vouloir mettre en place, dans les soixante jours, un programme de retour des réfugiés, non contraignant et non discriminatoire. Or, la stabilisation économique de l'Irak pourrait s'avérer plus difficile sans l'aide de la minorité chrétienne. Une minorité dont il juge le retour essentiel pour la reconstruction du pays.

Par conséquent, l'ordre du jour de la réunion des ministres de l'Intérieur a quelque peu changé : il est désormais question d'envoyer en Irak une mission d'observation, en coopération avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les régugiés (HCR), pour dresser un bilan de la situation sur place. Le prochain rendez-vous européen sur le sujet est fixé au 25 septembre.