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Même avec l'âge, Tiken Jah Fakoly garde le même message

1 septembre 2021

Interview avec la star ivoirienne Tiken Jah Fakoly sur son prochain retour sur scène, le monde comme il (ne) va (pas toujours) et le temps qui passe...

https://p.dw.com/p/3zlG4

Le musicien et chanteur de reggae ivoirien, Tiken Jah Fakoly, doit revenir sous peu sur scène après une pause de deux ans environ en raison de la pandémie de Covid-19.

La star se réjouit, au micro de la DW, de retrouver bientôt son public et surtout, il explique que si lui-même a vieilli, son message est toujours valable car les problèmes sont restés les mêmes sur le continent africain.

Cet artiste engagé, qui vit en exil au Mali depuis 2003, nous a aussi déclaré que le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire est une bonne chose mais il souhaite aussi que les vieux responsables de la politique ivoirienne laissent la place aux jeunes pour l’élection présidentielle de 2025.

Tiken Jah Fakoly est notre invité de la semaine et il est interviewé par Mory Touré.

Côte d'Ivoire terre de reggae

***

Si je suis très heureux de retrouver la scène… je n’aurais jamais imaginé il y a quelques années que j’aurais passé presque deux ans sans monter sur scène, sans partir en tournée. Donc je suis content, je commence déjà les répétitions. Ce sera la fête : danser chanter, sauter comme si rien ne s'était passé.

 

DW : Vos cheveux deviennent de plus en plus blancs… vous aussi prenez de l'âge. Comment parvenez-vous à garder ce contact avec le public jeune ?

Bon, je pense que c'est que mon message qui est toujours d'actualité. Quand à dix ans on écoute Tiken Jah et qu’à 30 ans, tant de choses n'ont pas changé, c’est que le message reste d'actualité. On est encore là. Et cela m’a permis, je le dis modestement, de marquer notre temps. Effectivement, mes cheveux ont blanchi, je prends de l’âge, mais le message reste. Et il sera d'actualité jusqu’à ce qu’il y ait, un jour, de gros changements en Afrique. Parce que quand je chante un truc, c'est pour la plupart des pays africains. Et les générations vont continuer à nous apprécier.

 

DW : Après la fin de la pandémie, quel sera le programme dans les mois à venir, si on peut reprendre la vie normale ?

Je pense que si la vie normale reprend, il y aura des concerts, des tournées partout dans le monde (beaucoup) parce que les fans de l'extérieur ont envie de nous voir. Et il ne faut pas qu’un fan vienne et dise "Ah Tiken Jah, je l’ai vu en 2019, et c'était mieux que maintenant". Il faut que les gens disent : "Waouh, le gars n’a pas fait de concert de puis trois ans et rien n’a changé !". On a un album qui se prépare pour être à la hauteur de cette attente-là et qui va sortir, l'année prochaine, en 2022.

 

DW : Tiken Jah, durant cette période de pandémie, vous n’avez pas pu chanter, mais ça a été un moment de recueillement et de réflexion. Il y a eu aussi beaucoup de bouleversements sociopolitiques. Concrètement, pour la Côte d'Ivoire, votre pays, quelle est votre impression sur le retour de Laurent Gbagbo?

Je dis que c'est une bonne chose. Laurent Gbagbo est revenu. Ses partisans disaient que sans lui il n’y aurait pas de réconciliation. Et donc voilà pour tous ceux qui sont épris de paix, ceux qui souhaitent que ce pays reste stable, je pense que tout le monde doit être content parce qu'on revient de très loin. Je pense qu’aujourd'hui, l’atmosphère est quand même calme.

Pour moi qui vis au Mali, quand je viens en Côte d'Ivoire, je prends la voiture, je fais 500 à 600 km. Il y a des routes sont bien faites, quand même. C'est une chose qu'il faut saluer parce que la route précède le développement.

Mon souhait est que cette accalmie-là règne jusqu'aux élections de 2025. J’espère que ces élections vont se passer dans le calme. Mon souhait, c'est que les trois leaders (du PDCI, du RHDP et du FPI) se retirent.
Mon souhait, c’est que cette ancienne génération choisisse des poulains, les conseillent et les encouragent et qu’on puisse passer à une autre étape. Parce que ces trois leaders-là, ils veulent régler leurs comptes à mort. Tant que l’un sera candidat, l’autre le sera aussi.