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Togo : le financement des élections sur fonds propre divise

19 février 2020

Les Togolais sont appelés aux urnes le samedi 22 février 2020 pour élire le président de la République. Le scrutin est financé sur fonds propre du gouvernement. Une décision qui éveille des soupçons dans le pays.

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Wahllokal in Togo
Image : DW/N. Tadégnon

"Le choix des dirigeants par les populations ne peut être financé par l’extérieur" (Christian Trimua)

Les Togolais sont appelés aux urnes le samedi 22 février 2020 pour élire le président de la République. Sept candidats sont en lice, dont le président sortant, Faure Gnassingbé. Ce scrutin vient clôturer une série d'élections censées faire tourner la page d’une crise politique qu’a connue le pays.

En 2015, les opérations électorales pour la présidentielle au Togo avaient couté un peu plus de 11 300.000.000 fcfa au Togo, soit un peu plus de 17 200.000 euros.

Cette année, le gouvernement a décidé de financer sur fonds propre, la présidentielle. C’était déjà le cas lors des législatives de décembre 2018 et des communales de juin 2019. 

Transparence électorale

Si cette décision est jugée louable par certains acteurs politiques et de la société civile, d’autres y voient une volonté manifeste des autorités d’échapper à certaines exigences des partenaires financiers liées à la transparence du scrutin.

Une électrice glissant son bulletin de vote dans une urne
Une électrice glissant son bulletin de vote dans une urneImage : I. Sanogo/AFP/Getty Images

"En regardant le contexte socio-politique qui est le nôtre, le penchant irait beaucoup plus vers une interprétation qui voudrait que le gouvernement veuille s’approprier tout le processus, avec une certaine opacité et ne pas ouvrir le processus. C’est pourquoi, il met en avance cette question d’autofinancement pour en même temps ne pas offrir la possibilité à d’autres acteurs étrangers de pouvoir intervenir dans le processus", réagit Ghislain Nyaku, directeur exécutif du Cacit (collectif des Associations contre l’impunité au Togo).

Ghislain Nyaku du CACIT doute de la sincérité des autorités, de même qu’une partie de l’opposition qui reste très critique vis-à-vis de la décision de financer seul les élections.

Souveraineté de l'Etat

Mais pour Christian Trimua, le ministre des droits de l’Homme et des relations avec les institutions de la République, le financement et l’organisation des élections relèvent de la souveraineté de l’État.

"C’est parce que nous considérons que la démocratie doit être appropriée par les citoyens du pays. Qu’un choix important des dirigeants par les populations ne peut être financé par l’extérieur ou par nos amis. Donc le Togo fait aujourd’hui la preuve de sa maturité politique, en assumant la responsabilité financière, juridique et institutionnelle des processus électoraux chez nous", explique le ministre.

Le président Faure Gnassingbe s'acquittant de son devoir de citoyen lors de la présidentielle d'avril 2015 à Lomé
Le président Faure Gnassingbe s'acquittant de son devoir de citoyen lors de la présidentielle d'avril 2015 à LoméImage : I. Sanogo/AFP/Getty Images

Sur le terrain la campagne continue. Mais certains candidats ont dû revoir leurs ambitions à la baisse. Pour cause, le retard pris par le déblocage des fonds qui leur ont été alloués pour mener campagne.

Mais ce problème sera réglé dans les heures à venir assure le ministre des droits de l’Homme, Christian Trimua qui parle de tracasseries administratives.

Pour ce dernier, ce problème pénalise aussi le président sortant.