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Tombés de haut

17 juin 2010

Trop brouillonne, l'Afrique du Sud s'est inclinée par 3 buts à 0 face à un Uruguay mieux organisé. Les Bafana Bafana devront réagir et gagner face à la France pour se qualifier. Encore faudra-t-il parvenir à jouer.

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Image : AP

Pretoria, mercredi 16 juin 2010, 76ème minute du match Afrique du Sud-Uruguay. Luis Suarez, lancé à la limite du hors-jeu, crochète Itumeleng Khune et s'en va marquer dans le but vide. Sauf que le portier sud-africain commet l'irréparable : du bout du pied, il fauche l'attaquant uruguayen. Double sanction : pénalty, et carton rouge pour Khune. Trop cruel.

Trop brouillons pour espérer quoi que ce soit

Trop cruelle est la sanction, car l'exclusion du gardien suivie du pénalty constituent un handicap trop lourd pour une équipe déjà menée au score. D'autant plus que le pénalty de Diego Forlan, habitué à transformer ce genre de formalités, porte le score à 2-0 et marque ainsi la fin des espoirs des Sud-Africains.

Mais à vrai dire, les Uruguayens ont mérité de marquer plus d'un but, au vu de leur prestation d'hier soir. Plus solides, plus tranchants, c'est une toute autre équipe que l'on a vu par rapport à celle qui a évolué face à la France. Le duo Forlan-Suarez a fait des dégâts dans la défense sud-africaine, dont on a vu le véritable niveau hier.

Malgré le soutien de tout un stade, jamais les Bafana Bafana n'ont pu inquiéter les joueurs de la Céleste. Trop brouillons, incapables d'aligner plus de trois passes correctes, incapables de faire le jeu, de remonter le ballon rapidement, les coéquipiers de Steven Pienaar ont laissé les Uruguayens s'accaparer le ballon, avec la réussite que l'on connaît : Forlan a marqué le premier doublé de la compétition (24e, 80e sp) et Alvaro Pereira a clos la marque en toute fin de match (90e+5).

Cherche équipe désespérément

Pour en revenir à Steven Pienaar, où était-il hier soir, justement ? Où était le fantasque milieu de terrain, si performant en Premier League avec son club d'Everton ? Où était le seul joueur sud-africain capable d'accélérer le jeu et de faire la différence à lui tout seul ? Aux abonnés absents, sûrement. Et ce n'est pas un hasard si Carlos Alberto Parreira, l'entraîneur des Bafana Bafana, l'a sorti à la 79ème minute pour le faire remplacer par le gardien Moneeb Josephs suite à l'expulsion de Khune. Ce n'était tout simplement pas son jour.

Mais Pienaar n'est pas le seul à blâmer. Cette déroute a été une déroute collective. Rien n'a fonctionné hier soir. Tout le monde était aux fraises. Siphiwe Tshabalala a voulu remettre le même but que face au Mexique, il a tenté plusieurs fois sa chance de loin, sans succès. Kashigo Dikgacoi, l'un des hommes du match contre le Mexique, est apparu très agressif, et aurait dû prendre un carton rouge ; il sera tout de même suspendu pour le dernier match contre la France. Derrière, le capitaine Aaron Mokoena a bien eu du mal avec Forlan et Suarez, et devant, Katlego Abel Mphela s'est certes crée quelques occasions, mais est apparu trop esseulé.

Les Bafana Bafana ont sûrement été tétanisés par l'enjeu. Si le 16 juin 1976 a été le jour qui a vu les écoliers de Soweto se rebeller contre les forces de l'ordre et marquer le début de la fin de l'aparatheid, on retiendra sûrement la date du 16 juin 2010 comme étant le début de la fin de la campagne sud-africaine au Mondial. Pire encore : si l'Afrique du Sud ne parvenait pas à faire un résultat contre la France, elle serait le premier pays organisateur à ne pas se qualifier pour le deuxième tour. Une honte pour le peuple sud-africain. Tout comme la prestation offerte par leurs joueurs hier soir.

Auteur : Ali Farhat
Edition : Kossivi Tiassou