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Toujours pas de dialogue national inclusif au Cameroun

Henri Fotso
29 mai 2019

Récemment le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a annoncé le lancement d'un dialogue national inclusif pour régler la crise anglophone au Cameroun. Très attendu, ce dialogue tarde cependant à se mettre en place.

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Kamerun Straßenverkehr in Yaounde
Image : picture-alliance/dpa

Cela fait déjà deux semaines que le Premier ministre Dion Ngute s'est rendu dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun pour annoncer l'imminence d'un dialogue national inclusif. 

Deux semaines et aucun cadre géographique ni date ne sont officiellement indiqués pour cette initiative qui pourrait pourtant sortir le Cameroun de la grave crise politique qu'il traverse.

Espoir côté gouvernement ...  

Au sein du gouvernement, des scissions sont apparues ces derniers temps entre le Premier ministre et le ministre de l'Administration territoriale. Quoiqu'il en soit, des dignitaires du régime de Yaoundé veulent encore y croire. Hervé Emmanuel Nkom, membre titulaire du Comité central du parti au pouvoir : "Ceux qui vont s'inscrire avec humilité dans une démarche de trouver des solutions à cette situation vont trouver le partenariat avec nous, avec le président, qui fait que ça va cesser. Parce que nous n'avons pas intérêt à voir démolir notre pays."

et côté anglophone

Les Camerounais d'origine anglophone, hormis les radicaux sécessionnistes, restent aussi accrochés à l'idée du dialogue national inclusif. Pour Achu Ngute Tabe, anglophone et fier de maîtriser aussi le français, un dialogue national qui donnerait la possibilité à un anglophone d'être président du Cameroun mettrait un terme au conflit : "Ça fait déjà presque soixante ans que nous sommes ensemble. Un anglophone n'a jamais géré ce pays, n'a jamais été président. Vous savez, il y a à peu près quatre ans que j'ai commencé à parler de cette histoire en disant que : comment il y a certains postes qui sont réservés à certaines personnes, tous francophones ? Mais nous, anglophones, nous sommes frustrés. Comment on ne peut pas gérer aussi ce pays ? C'est notre pays à nous tous. Pourquoi cette distinction ? C'est ça qui a rendu certaines personnes amères. Ils se disent qu'ils sont considérés comme des citoyens de seconde catégorie. Et je pense qu'il faut qu'on fasse l'équité."

L'installation du dialogue national a pris cependant beaucoup de retard. Interrogés, plusieurs leaders politiques camerounais affirment ne pas encore avoir été contactés pour y participer. Une autre question difficile reste par ailleurs celle du choix du médiateur de ce dialogue.