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Triomphe électoral pour le président équatorien

Philippe Pognan18 février 2013

Au premier tour, Rafael Correa a été réélu haut la main pour quatre ans, à la tête de l'Equateur. Le pays d'Amérique du Sud, qui compte 15 millions d'habitants, était appelé aux urnes dimanche pour choisir son président.

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Rafael Correa et son vice-président Jorge Glass célèbrent la victoireImage : Reuters

Le socialiste sortant aurait obtenu 57% des suffrages dès le premier tour,et bat ainsi  son principal rival, le banquier conservateur Lasso Guillermo, crédité de 24% des voix.

Après l'annonce de ces résultats, les rues de Quito, la capitale équatorienne ont été envahies par une mer de drapeaux verts, la couleur du parti présidentiel « Alianza Pais ». Depuis le balcon du palais présidentiel, pour son dernier mandat de quatre ans, Rafael Correa a promis de renforcer sa "révolution". Elu une première fois en 2007, puis reconduit en 2009 après l'adoption d'une nouvelle Constitution, Correa jouit d'une forte popularité auprès d'une grande partie des Equatoriens.

Ecuador - Quito
Vue de QuitoImage : picture-alliance/Jane Sweeney/Robert Harding

Une  popularité fondée sur la politique sociale

Au cours des cinq années de sa présidence, Rafael Correa a lancé d'importants chantiers et amélioré les infrastructures. Le réseau routier a été rénové, de nombreux hôpitaux et établissements scolaires ont été construits. Enfin, il a mis en place un système d'aide sociale efficace. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, près de 30% des Equatoriens vivaient encore sous le seuil de pauvreté en 2011, mais le gouvernement se targue d'avoir réduit cette pauvreté aujourd'hui à 16%.

La redistribution des revenus pétroliers 

L'Equateur possède d'importants gisements pétroliers et le socialiste Correa investit et redistribue une partie de ces devises issues de l'or noir pour le bien des citoyens. Correa a imposé un moratoire sur la dette extérieure de son pays et depuis 2010, il contraint les multinationales pétrolières à verser à l'Etat des redevances plus fortes.

La manne pétrolière est une composante essentielle de l'économie équatorienne qui profite ces derniers temps des prix élevés du pétrole sur le marché mondial. Mais Rafael Correa a déjà annoncé qu'il entend réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole. Ainsi le président favorise les investissements dans le secteur minier. Un secteur appelé à prendre de l'ampleur alors que d'importantes  réserves d'or et de cuivre ont été décelées dans le sous - sol du pays.

Les Equatoriens renouvelaient aussi leur parlement monocaméral ce dimanche. Le parti du président, l'Alianza Pais, espérait décrocher plus de la moitié des sièges, contre 42% actuellement. Les résultats définitifs officiels de ces élections  ne seront pas connus avant plusieurs jour.

Critiques des milieux d'affaires

Mais d'ores et déjà tous ne se réjouissent pas de ce nouveau triomphe électoral de Rafael Correa: les milieux d'affaires lui reprochent de faire fuir les investisseurs étrangers et de vouloir mettre sous tutelle les grands groupes de communication privés. Ses détracteurs dénoncent ses liens amicaux avec Cuba et voient en lui le successeur naturel du leader de la gauche latino-américaine Hugo Chavez, son allié vénézuélien à qui il a d'ailleurs dédié sa réélection.