1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Tsunami politique en Belgique

Elisabeth Cadot/ Edition:Carine Debrabandère14 juin 2010

Victoire historique pour les séparatistes flamands dimanche en Belgique. Le parti socialiste wallon arrive en deuxième position. La formation du gouvernement risque de durer plusieurs mois

https://p.dw.com/p/NqK4
Chairman of the NVA, New Flemish Alliance Party, Bart De Wever speaks with the media after casting his ballot at his voting constituency in Berchem, Belgium, on Sunday, June 13, 2010. De Wever, who polls indicate may be Belgium's next premier, passionately advocates the end of Belgium calling its 6 million Dutch-speakers and 4.5 million Francophones a hopeless mismatch. Linguistic disputes have long hounded Belgium and dominated the campaign. (AP Photo/Virginia Mayo)
Victoire du parti séparatiste flamand de Bart de WeverImage : AP

Néanmoins le parti de Bart de Wever qui obtient 27 sièges sur 150 à la Chambre des représentants devra chercher des compromis avec les autres partis pour gouverner et assainir les finances publiques, comme il l'a promis. Le parti socialiste wallon arrive lui en deuxième position avec 26 sièges, tandis que le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang, xénophobe, perd cinq sièges par rapport à 2007. Juste après sa victoire le leader flamand Bart de Wever, a "tendu la main aux francophones" mais cette élection reste tout de même selon les mots d'un représentant du parti socialiste flamand "un tsunami politique".

Clivage politique nord sud

En effet si l'on additionne toutes les voix des partis prônant d'une manière ou d'une autre l'indépendance de la Flandre, on arrive à 45% de l'électorat flamand. Et lorsque la Belgique se rapproche des scénarios d'éclatement, c'est l'Europe qui a le vertige. D'autant plus que c'est justement ce pays qui prend les rênes de l'Union européenne au 1er juillet.

Le leader du parti flamand séparatiste Bart de Wever a d'ailleurs déclaré aprés sa victoire: "Rien n'est impossible, à condition de le vouloir très fort." Et cette volonté, c'est celle de se séparer du sud du pays, la Wallonie nettement moins riche. Car au-delà du conflit linguistique entre néerlandophones et francophones, il y a comme bien souvent une histoire de gros sous. Les Flamands réclament une réforme radicale de l'Etat pour ne plus avoir à payer pour la partie pauvre de la Belgique, la Wallonie qu'ils accusent de vivre à leurs frais. Ils ont donc voté à droite. La Wallonie, elle, en proie à des difficultés sociales et économiques a voté socialiste comme l'a constaté son leader Elio di Rupo.

Un premier ministre francophone?

French-speaking Socialist Party President Elio Di Rupo walks by campaign posters after casting his ballot in Mons, Belgium on Sunday, June 13, 2010. Belgians vote Sunday in general elections that are widely seen as a vote on an orderly breakup of this country where 6.5 million Dutch- and 4 million French-speakers are locked in a quarrelsome union. (AP Photo/Thierry Charlier)
Le socialiste Elio di Rupo peut-être premier ministreImage : AP

Paradoxalement la victoire du parti N-VA de Bart de Wever pourrait amener pour la première fois depuis 1974 un premier ministre belge francophone au pouvoir. En l'occurence le chef du PS Elio di Rupo, qui a déjà fait acte de candidature. A cela une raison: le leader de la N-VA ne veut pas diriger le gouvernement fédéral. Et les autres partis flamands ne sont pas chauds non plus car à plusieurs reprises ils s'y sont cassés les dents. De son côté le candidat Elio di Rupo a des atouts: il semble en effet relativement ouvert à un compromis avec les néerlandophones sur la réforme de l'Etat. Une réforme qui doit accorder plus d'autonomie régionale aux Flamands. Reste à savoir jusqu'où ira cette autonomie flamande.

En attendant la formation d'une coalition gouvernementale, exercice familier aux Belges, pourrait prendre plusieurs mois. En dépit de la présidence belge de l'UE et de la crise économique. Le roi des Belges Albert II a commencé les consultations. L'Europe, elle, retient son souffle même si la Commission européenne a affirmé sa confiance...