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Turquie : les jeunes s'expriment à quelques jours du scrutin

22 juin 2018

Cinquante-cinq millions d'électeurs sont appellés aux urnes pour les élections législatives et présidentielle anticipées de dimanche. La moitié d'entre eux est âgée de moins de trente ans.

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Türkei Präsident Erdogan Landung auf neuem Flughafen in Istanbul
Image : picture-alliance/AA/B. Ozkan

'Il faut que la situation puisse changer'(Cansu, jeune fille turque) - MP3-Stereo

C'est donc tout une génération qui n'a connu que Recep Tayyip Erdogan et son parti islamiste conservateur AKP. La question est de savoir : quelles sont les préoccupations de ces jeunes électeurs et que souhaitent-ils à l'occasion de ces scrutins jumelés ?

Ils sont 1,5 million de Turcs à être appelés aux urnes pour la première fois de leur vie. La Turquie a une population jeune. Parmi eux, Cansu, âgée de 19 ans. Elle a une formation de parajuriste et brigue elle-même un poste de député sous la bannière du parti pro-kurde HDP. "Il faut que ça change. Beaucoup de gens sont arrêtés sans raison et personne ne s’en plaint. Il investit dans la guerre au lieu de le faire dans l’éducation. Et il ne s’intéresse pas aux vrais problèmes des gens. C’est pourquoi nous disons : assez avec Erdogan," explique la jeune fille.

Comme Cansu, le jeune Emin, 28 ans et manageur sportif, il est aussi actif en politique et il bat campagne pour le président-candidat Recep Tayyip Erdogan. "Certains disent que notre président est maintenant fatigué. Mais c’est un non sens ! Il est plein d’énergie. Et cela me stimule aussi. Si Erdogan n’est pas fatigué, alors nous les jeunes ne devrions pas l’être non plus," souligne-t-il.

Avis divergents en Turquie

D'abord Premier ministre puis président, Recep Tayyip Erdogan totalise 15 ans à la tête de la Turquie. S'il obtient un nouveau mandat, il aura des pouvoirs renforcés. Car avec ce scrutin, la Turquie entre sous un régime présidentiel.

Dans les rues turques les avis divergent sur la gouvernance de Erdogan :

 "Chaque chose a une fin. Et la fin pour Erdogan est arrivé," raconte cet habitante. "Nous voulons plus de liberté, nous devons être en mesure de penser librement. C’est ça la Turquie de mes rêves," surenchérit une autre. "16 ans, c’est assez pour un gouvernement. Le même système, la même personne au pouvoir, y’en a marre" s’indigne encore un homme dans la rue. Une autre évoque encore le "très bon système de santé", enrichit selon elle grâce à Erdogan.

Les suffrages des jeunes influenceront évidemment l'issue de ces élections. Des élections anticipées. Elles ont lieu près d'un an et demi avant la date initialement fixée. Le pouvoir explique cette décision par le contexte politique régionale. Mais certains observateurs pensent que Erdogan a voulu prendre de court ses opposants politiques.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum