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UE-Libye : ne pas oublier les droits de l'Homme

28 janvier 2011

Depuis 2008 déjà, l’Union européenne et la Libye négocient un traité de coopération. Un traité qui revaloriserait la Libye sur la scène internationale et qui lui permettrait aussi d’accéder à des fonds européens.

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En contrepartie, l’Union européenne pourrait plus aisément se fournir en gaz et pétrole libyens. En outre, l’Union européenne compte sur la Lybie pour freiner le flot d’émigrants africains vers l’Europe. Mais le Parlement européen émet de sérieuses critiques, reprochant à la Commission européenne de trop délaisser le dossier des droits de l’Homme en Libye.

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Le Parlement de Strasbourg tire la sonnette d'alarmeImage : AP

C’est à l’unanimité que le Parlement européen a approuvé il y a quelques jours le rapport de la députée social-démocrate portugaise Ana Gomes. Elle y dénonce la situation des droits de l’Homme en Libye et exhorte la Commission européenne à donner davantage de poids à cette question lors de ses négociations avec Tripoli. Le rapport d’Ana Gomes trouve l’entier soutien des parlementaires européens, comme par exemple l’Allemand Wolfgang Kreissl-Dörfler :

« La Commission européenne n’a pas été assez claire et ferme vis-à-vis de la Libye, pour lui faire comprendre qu’elle doit d’abord ratifier toute une série d’accords sur les droits de l’Homme et les droits des réfugiés avant que l’on ne continue à négocier. Je peux comprendre que l’on veuille parvenir à un certain accord avec la Libye, mais la manière dont les négociations sont menées actuellement est fausse. »

Dans son rapport, Ana Gomes fait plusieurs recommandations sur les points à ne pas esquiver lors des négociations Union européenne- Libye : il serait souhaitable que Tripoli suspende la peine de mort, coopère avec la Cour pénale internationale à La Haye ou bien encore signe la Convention de Genève sur les réfugiés et permette au Haut Commissaire des Nations unies de travailler à nouveau en Libye. Car la situation des migrants qui séjournent, même légalement, dans le pays est catastrophique. Ana Gomes :

« Près de deux millions de migrants travaillent et vivent en Libye. Cela représente près d’un tiers de la population. Nombre d’entre eux sont traités comme des esclaves. Ils ne disposent d’aucun statut légal, d’aucune protection juridique. C’est pourquoi nous espérons que nos négociations avec la Libye et que nos critiques pourront aider le pays à améliorer la situation des migrants qui transitent par la Libye ou qui vivent en Libye… »

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Un migrant africain débarqué sur une île des CanariesImage : picture-alliance/ dpa

Un autre point critiqué dans le rapport d’Ana Gomes : l’accord passé entre Bruxelles et Tripoli sur le renvoi d'Europe vers la Libye de migrants illégaux africains ayant transité par la Lybie. Ces personnes se retrouvent entassées dans des camps, dans des conditions inhumaines, ce que dénoncent également de nombreuses organisations humanitaires. Il faut donc espérer que la Commission suivra les recommandations du Parlement européen.

Auteurs : Patrick Brooks, Philippe Pognan
Editeur : Dirke Köpp