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Ukraine: Une élection présidentielle sous tension

Laurent Geslin23 mai 2014

Des séparatistes pro-russes ont pris en embuscade ce vendredi un convoi de miliciens ukrainiens près de Donetsk. La tension est vive et c'est dans ce contexte que se déroulera l'élection présidentielle ce dimanche.

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Image : abaca/picture alliance

Dans les rues de Donetsk, c'est l'incertitude qui domine, à deux jours des élections présidentielles de dimanche. Lila, 60 ans, enseigne l'histoire. Elle veut rester positive :

"Je pense que les élections auront lieu, peut-être pas dans tous les quartiers de Donetsk, pas dans toutes les villes, mais en général je pense que les gens vont voter. Je suis optimiste, je crois que la situation va se stabiliser et que l'on va élire un Président. Je crois en l'avenir européen de l'Ukraine."

Un peu plus loin, Vadim est déjà plus pessimiste :

"Il faut que les élections aient lieu. Nous avons besoin d'un Président, c'est la seule façon pour l'Ukraine ait un avenir. Mais nous savons qu'il y aura beaucoup de difficultés pour les organiser ici. Elles ne pourront pas avoir lieu partout dans la région. C'est très dangereux en ce moment pour les représentants des commissions électorales. Les gens qui votent ont peur." Depuis quelques semaines, des hommes en armes patrouillent dans le Donabss, les accrochages avec les troupes ukrainiennes sont quotidiens. Et les combats devraient se poursuivre explique Denis Pouchiline, le « président » autoproclamé du conseil de la République populaire de Donetsk:

Barrage contrôlé par les séparatistes à l'entrée de Izum dans la région de Donetsk
Barrage contrôlé par les séparatistes à l'entrée de Izum dans la région de DonetskImage : Genya Savilov/AFP/Getty Images

"Nous sommes en train de mettre en place une armée populaire. Nous établissons un plan pour libérer le territoire des occupants. Après le référendum du 11 mai, nous sommes devenus un pays et nous sommes obligés désormais de défendre ce pays. Nous formons des volontaires, ici et à Slaviansk, pour essayer de résoudre ce problème".

Selon certains observateurs, la moitié des commissions électorales de la région ont déjà été fermées de force. Denis Pouchiline se défend pourtant de toute violence:

"Nous ne sommes pas des barbares, nous n'allons pas interdire les élections par la force. Nous ne pouvons pas aller contre les citoyens qui habitent ici, s'ils ont envie de voter, il voteront. Mais beaucoup de gens y sont opposés. Et c'est les habitants de la région eux-même qui ferment les bureaux de vote".

Dans ces conditions, on voit mal comment les présidentielles de dimanche pourraient avoir lieu dans l'Est de l'Ukraine.