1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Un an après, Haïti attend toujours la reconstruction

12 janvier 2011

250.000 morts, 300.000 blessés, un million et demi de sans-abri. C’est là le triste bilan du tremblement de terre qui, il y a un an jour pour jour, a dévasté une grande partie d'Haïti.

https://p.dw.com/p/Qqur
Image : AP

Dans la capitale, Port-au-Prince, 60% des bâtiments ont été détruits ou très endommagés. La ville côtière de Léogâne a même été quasiment complètement détruite. Face à l’ampleur de ces destructions et à la détresse des survivants, les autorités haïtiennes étaient impuissantes et l’ordre public n’a pu être maintenu qu’avec une aide internationale massive. A quoi ressemble Port-au-Prince aujourd’hui ?

Le Champs de Mars, dans le centre de Port-au-Prince est un symbole. Un an après, devant la "Maison Blanche", le palais présidentiel effondré, la grande place est devenue un camp pour des survivants amassés sous des tentes ou dans des cabanes. Reynold est l’un d’entre eux :

« Nous n’avons rien à manger, sous les tentes il fait trop chaud, nous n’avons pas de travail. Depuis le tremblement de terre, on vit dans la misère. Pas de travail, pas à manger, pas d’aide ! »

Wahlen in Haiti
Un campement installé devant les ruines du palais présidentielImage : AP

Dans les rues bordées de décombres, les jeeps des innombrables secouristes internationaux et des Casques bleus et policiers onusiens progressent au ralenti dans des embouteillages permanents. L’ONU a 12.000 hommes dans le pays. Des organisations humanitaires du monde entier, petites ou grandes, sont présentes à Haïti. Nigel Fisher est le chef de l’aide humanitaire des Nations unies à Haïti :

« Je pense que la première aide d’urgence a été un succès. Déjà, trois mois après le séisme, on avait pu placer 1,5 millions de personnes sous abri dans les camps de secours. Là, ils ont accès à de l’eau potable, disposent d’une aide médicale régulière et de latrines dont ils ne disposaient pas avant pour la plupart d’entre eux. Un succès aussi, c’est qu’il n’y a pas eu de véritables explosions de violences. »

Haiti Leiche von Stephanie Sanbronce wird weggetragen
Une victime du choléra à Port-au-Prince, le 20 novembre dernierImage : AP

Si l’aide d’urgence a bien fonctionné, ce n’est pas le cas de la reconstruction. Les zones dévastées sont aujourd’hui encore des champs de décombres, un million d'Haïtiens vivent toujours dans les camps de secours. Dans nombre de zones sinistrées, les conditions hygiéniques restent catastrophiques. 150.000 Haïtiens ont été contaminées par le choléra. L’épidémie a coûté la vie à 3.500 d’entre eux. Entre temps, elle semble contenue.

Quoi qu’il en soit, un an après, force est de constater que l’aide internationale reste désordonnée et manque de coordination, au détriment d’une plus grande efficacité. De nombreux humanitaires pointent du doigt le gouvernement haïtien, dénoncent le chaos politique et la corruption endémique dans le pays. Et pour couronner le tout, la peur de troubles électoraux plane sur Haïti. Le premier tour de la présidentielle, le 28 novembre, s’est déroulé dans des conditions très contestées. Le second tour, prévu le 16 janvier, a été repoussé à février.

Auteur : Martin Polansky, Philippe Pognan
Editeur : Elisabeth Cadot