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Un conflit aux racines profondes

18 juin 2010

Les journaux allemands reviennent sur la situation au Kirghizstan, une semaine après le début des affrontements entre la population kirghize et la minorité ouzbèke.

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La communauté internationale craint une catastrophe humanitaire au Kirghizstan.Image : AP

Un calme tendu règne à présent dans le sud du pays, mais les violences, qui ont fait environ 200 morts selon le bilan officiel, ont poussé plusieurs centaines de milliers de personnes à prendre la fuite. Et pour la plupart des quotidiens, le conflit est loin d'être résolu.


Pour die Welt, les atrocités qui ont eu lieu dans la ville d'Och montrent qu'à beaucoup d'endroits, l'ordre et la stabilité apparente légués par l'Union Soviétique ne sont pas plus solides que beaucoup des frontières fixées en 1919. A quel point les bandes criminelles sont-elles responsables ? A quel point les troupes kirghizes ? La fuite du président Kourmanbek Bakiev et la vengeance jouent-elles aussi un rôle ? Le reste du monde s'interroge. Quant au gouvernement à Bichkek, il est perplexe et désemparé.

Unruhen in Kirgisistan
La ville d'Och, dans le sud du Kirghizstan, a été la plus touchée par les combats.Image : AP

Les causes de l'escalade de la violence dans cette république d'Asie centrale sont complexes, écrit la Frankfurter Rundschau, et il faudra certainement beaucoup de temps pour les surmonter. La violence au Kirghizstan découle de la politique arbitraire de l'Union soviétique concernant les nationalités, les langues et les cultures. En 1926, toutes les populations, y compris dans les actuels Kirghizstan et Ouzbékistan, ont dû choisir dans une liste de 194 ethnies laquelle était la leur. Mais des millions de personnes étaient analphabètes. L'apprentissage forcé de la langue russe et l'accès privilégié des Russes à des positions importantes ont eux aussi laissé leurs traces, explique le journal. L'effondrement de l'URSS a ensuite causé de graves problèmes économiques au Kirghizstan et en Ouzbékistan, mais aussi une perte d'identité.

USA Ölpest Golf von Mexiko toter Fisch
La faune et la flore sont les premières victimes de la marée noire dans le Golfe du Mexique.Image : AP

La Tageszeitung revient de son côté sur la marée noire dans le Golfe du Mexique et relève que le cours de l'action BP s'est rétabli dès que le groupe pétrolier a annoncé qu'il était prêt à payer 20 milliards de dollars, voire plus si nécessaire, pour réparer les dégâts de la catastrophe. C'est la première fois qu'une entreprise doit prendre complètement en charge les dégâts qu'elle a causés. Et pourtant, le malaise reste, car malgré cet argent, les conséquences écologiques sont inestimables. Quelle somme d'argent peut par exemple compenser la mort d'une tortue ?

La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que fustiger publiquement BP ne résoudra pas tous les problèmes. Des centaines, des milliers de plates-formes pétrolières sont en activité dans la région. On ne peut ni exclure un nouvel accident, ni être sûr que les autres sociétés seront plus efficaces dans leur réponse à une prochaine catastrophe.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Sandrine Blanchard