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Un, deux, trois référendum sur la constitution européenne

Michel Payen21 avril 2004

La presse allemande commente l'annonce à Londres d'un référendum sur la constitution européenne. Une annonce qui fait des vagues bien au delà des frontières du Royaume-Uni.

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Tony Blair, le premier ministre britannique
Tony Blair, le premier ministre britanniqueImage : AP

Comme le note la Handelsblatt de Düsseldorf, en annonçant un référendum sur la constitution européenne, le premier ministre britannique Tony Blair s'octroie une marge de manœuvre puisque ce scrutin pourrait n'avoir lieu que l'an prochain. Mais le plus important, c'est sans doute le débat, parfois houleux, que cette initiative britannique provoque dans d'autres pays. Cela démontre que les responsables politiques ont peur de leur propre population. Bruxelles devrait savoir qu'on ne piège facilement que les gens mal informés. Conséquence logique, note notre confrère, l'Europe doit renforcer sa crédibilité sur la constitution européenne mais aussi dans d'autres domaines.

La Süddeutsche Zeitung écrit que cette peur de la classe politique européenne devant le peuple et devant un référendum éveille des souvenirs. La peur des pères de la constitution allemande en 1949. Ils redoutaient l'irruption de nouveaux démagogues, ils avaient peur qu'un plébiscite ne se retourne contre la toute nouvelle démocratie allemande. C'est pourquoi ils ont renoncé à toute consultation. Et aujourd'hui, poursuit le quotidien de Munich, Gerhard Schröder et compagnie utilisent le même argument pour refuser une consultation populaire. Il faut que l'Europe s'établisse et devienne populaire d'abord.

La Berliner Zeitung constate que les conservateurs reprennent du poil de la bête au Royaume-Uni et qu'ainsi on peut s'attendre à des surprises le jour du vote. Tony Blair veut couper l'herbe sous les pieds des Tories et ce faisant, il devient un partenaire imprévisible en Europe. Son initiative risque de rendre les discussions sur la constitution plus délicates encore. Il risque aussi d'imposer son veto sur tel ou tel dossier, juste pour prouver à ses électeurs qu'il sait dire Non au super-Etat européen.

Même inquiétude aux Ruhr-Nachrichten. En fin de compte, note notre confrère, le premier ministre britannique pourrait se retrouver les mains vides. Mais surtout nous pourrions nous retrouver avec une Europe formellement unie avec des règles communes, mais sans le moindre poids politique. En clair, le contraire de ce dont on a besoin. Il y a décidément encore fort à faire pour convaincre.

Dans la Tageszeitung de Berlin, notre confrère indique que plusieurs pays vont organiser aussi un référendum, le Danemark, l'Irlande et le Luxembourg. D'autres comme l'Italie, les Pays-Bas, l'Espagne, la Pologne et le Portugal l'envisagent également. Mais, conclut la TAZ, si un seul pays dit NON à la constitution européenne, c'est tout l'édifice qui menace de s'écrouler.