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Un milliard d'affamés

Jean-Michel Bos15 octobre 2009

Le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde est passé au-dessus d'un milliard selon les chiffres publiés mercredi par la FAO, l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture

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L'Afrique compte 265 millions de personnes sous-alimentées
L'Afrique compte 265 millions de personnes sous-alimentéesImage : dpa

Les objectifs du millénaire des Nations unies prévoient pourtant une baisse de moitié des personnes sous-alimentées d'ici 2015, soit environ 420 millions de personnes par rapport aux chiffres établis en 1990. Autant dire que le rapport de la FAO montre à quel point on en est loin. La faim ne cesse de progresser dans le monde, en particulier en Afrique puisque la FAO a identifié seize pays qui sont particulièrement vulnérables et sur ces seize pays, on trouve tout de même neuf pays africains.

Enfin, il y a un autre facteur très préoccupant pour ce qui concerne le continent africain et celui-ci a été souligné fin août par un rapport de la Banque mondiale. Celle-ci a indiqué qu'entre 1981 et 2005, le nombre de pauvres dans le monde a diminué de 500 millions. Apparemment c'est une très bonne nouvelle mais dans le détail, cette baisse est essentiellement due au décollage économique de la Chine. L'Afrique pour sa part ne voit pas diminuer son taux de pauvreté.

Subventions agricoles

Les causes de cette situation sont multiples : l'incurie politique et la corruption des états sont responsables, la crise économique aussi qui est venue aggraver la situation et enfin, bien sûr, la crise alimentaire de 2006-2008.

Il faut ajouter à cela le fait que les subventions agricoles accordées aux Etats-Unis et en Europe sont souvent accusées d'empêcher le décollage économique des pays du Sud. "Il faudrait que nous facilitions l'accès de nos marchés aux pays pauvres, en levant par exemple certains droits de douanes", explique Hans-Joachim Preuss, président de la Société allemande pour la coopération technique. "Ainsi, nous offririons une meilleure chance à certains producteurs des pays en voie de développement comme par exemple les producteurs de coton. Car l'exportation de telles marchandises fait rentrer des capitaux, les capitaux accroissent la demande et une demande plus forte se traduit par la production de plus de produits alimentaires."

Il s'agit là d'une critique directe adressée à la politique de subvention agricole que pratique notamment l'Europe avec la PAC, la Politique agricole commune. La réforme de cette PAC, prévue en 2010, devrait, c’est du moins à l’ordre du jour, mieux prendre en compte les intérêts des pays du sud.