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Un naufrage meurtrier endeuille le Cameroun

27 août 2019

Le navire Austrheim a fait naufrage en mer dans la nuit de dimanche à lundi. L'accident a eu lieu au large de la ville de Bakassi, située dans le sud-ouest du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria.

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Kamerun Untergang eines Bootes in Kribi
Image : Kommunikationsabteilung des kamerunischen Verteidigungsministeriums

"Ce qui se passe dans le transport interurbain est similaire dans le transport maritime." (Okala Ebode)

Selon nos informations, le navire Austrheim battant pavillon camerounais serait parti de Calabar, au Nigeria, pour accoster à Tiko, à 50 kilomètres à l'ouest de Douala, la capitale économique du Cameroun. 

Alertés, les éléments du Bataillon d'intervention rapide (BIR) Delta, du Groupement spécial de protection du champ pétrolier, appuyé par ceux de la Marine Nationale, ont procédé aux opérations de sauvetage. Le bilan provisoire se présente comme suit : 107 passagers rescapés (83 hommes, 13 femmes et 11 enfants) ont été acheminés vers Limbe. On note aussi 8 blessés graves sans engagement du pronostic vital, et 3 dépouilles repêchées.

Les blessés sont pris en charge par les structures sanitaires de la place, tandis que les dépouilles étaient confiées à la morgue de l’hôpital régional de la même ville.

Joseph Owona Ntsama : "il faudrait aussi saluer la prompte intervention du BIR-Delta pour sauver les rescapés"

"On regrette que cet incident soit survenu de cette manière et il faudrait aussi saluer la prompte intervention du BIR-Delta qui est un corps d’élite de l'armée camerounaise pour sauver les populations qui pouvaient encore être sauvées. La prompte réaction du BIR-Delta montre quand même qu'il y a une veille comme on a aussi les pompiers  qui réagissent quand il y a des accidents ou des incendies sur la terre ferme" , se réjouit Joseph Owona Ntsama, historien à la Fondation Paul Ango de Yaoundé. Selon lui, sans cette intervention le naufrage aurait été plus meurtrier.

Sécurité maritime

Ce nouveau naufrage relance la question de la sécurité maritime dans les eaux du Cameroun et d’autres pays africains.

Malgré l’intervention de ce bataillon de la marine, certains critiquent le manque de vision des autorités pour assainir le secteur des transports au Cameroun.

"Est-ce que l'Etat a demandé qu'on ne surcharge plus dans les bus qui font le transport interurbain? Est-ce que l'Etat a demandé qu'on ne surcharge plus dans les taxis? Au contraire, vous observerez dans nos villes que les gens surchargent au vu et au su des autorités et des forces du maintien de l'ordre qui sont censées assurer la sécurité des personnes et des biens. Ce qui se passe dans le transport interurbain se retrouve également dans le transport maritime. Donc c'est difficile de dire que les autorités vont demander qu'on ne surcharge plus", se désole Okala Ebode, Trésorier national adjoint du MRC, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, le parti de l’opposant en prison Maurice Kamto.

Kamerun Untergang eines Bootes in Kribi
Image : Kommunikationsabteilung des kamerunischen Verteidigungsministeriums

Malgré nos efforts, nous ne sommes pas parvenus à joindre le porte-parole de l’armée ou le porte-parole du gouvernement pour connaître leur point de vue sur les circonstances de ce naufrage. 

Cependant, plusieurs sources indiquent que les rescapés, 107 personnes, et le corps de trois femmes ont été transférés au port de Bota à Limbe, à environ 80 kilomètres à l'ouest de Douala.

Selon un communiqué de la division communication du Ministère de la Défense, le bateau en surcharge aurait heurté un banc de sable avant de se retourner. L'enquête approfondie en cours déterminera les causes exactes de ce naufrage, ajoute le document transmis à la rédaction de la DW.

"Une cellule d’action psychologique et une unité d’information ont été activées pour l’aide médicale et psychologique d’urgence aux victimes, ainsi que l’information des familles. Les recherches qui se poursuivent depuis sont menées par des équipes de plongée du BIR et de la Marine Nationale", conclut le communiqué signé par Cyrille Atonfack de la division communication du Ministère de la Défense du Cameroun.

Rappelons que  les accidents sont fréquents sur les cours d'eau de la RDC en raison le plus souvent de la vétusté des embarcations, de la surcharge et de l'absence de balisage. Le naufrage d’une embarcation en avril dernier entre Goma et le territoire de Kalehe, sur le lac Kivu, avait fait au moins142 morts.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona