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Un nouveau gouvernement pour la Tunisie

17 janvier 2011

La Tunisie se donne un nouveau visage après la chute du président Ben Ali. Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a formé ce lundi un nouveau gouvernement de transition comprenant trois chefs de l'opposition.

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A 78 ans, Fouad Mebazaa devient président par intérim de la TunisieImage : AP

Le chef du gouvernement a également annoncé la libération de tous les prisonniers d'opinion, la "liberté totale d'information" et la levée de l'interdiction d'activité de toutes les ONG, dont la Ligue tunisienne des droits de l'Homme.

Le Premier ministre, qui s'exprimait devant des journalistes au palais du gouvernement, a donné la liste des 19 ministres de ce "gouvernement d'union nationale", chargé de gérer le pays jusqu'à la tenue de prochaines élections présidentielle et législatives.

Les trois chefs de partis de l'opposition membres du nouveau gouvernement sont Nejb Chedid, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, formation d'opposition légale la plus radicale) au ministère du Développement régional, Ahmed Ibrahim, chef du mouvement Ettajdid (Renaissance, ex-communiste), à l'Enseignement supérieur et à la Recherche scientifique, et Mustapha Ben Jafar qui dirige le Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), à la Santé.

Six membres de l'ancien gouvernement Ben Ali ont aussi été reconduits, dont le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane et celui de l'Intérieur, Ahmed Kriaâ.

Des représentants de la société civile figurent aussi dans ce gouvernement.

Mohamed Ghannouchi a aussi indiqué que le ministère de l'Information, accusé de censurer la liberté de la presse et d'expression dans le pays, a été supprimé.

La composition du gouvernement de transition va être scrutée à la loupe par les Tunisiens, qui n'entendent pas se faire confisquer leur révolution dite "du jasmin", qui a fait tomber le régime après un mois d'une révolte populaire sans précédent, réprimée dans le sang par le pouvoir déchu et qui s'est soldée par au moins 66 morts.

Des centaines de personnes ont manifesté lundi à Tunis et en province, pour demander l'exclusion des hommes politiques liés à l'ancien régime, dont Mohamed Ghannouchi, du nouveau gouvernement.

Edition : Georges Ibrahim Tounkara (avec AFP)