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Un opposant sur la sellette au Tchad

11 janvier 2012

Une affaire fait grand bruit au Tchad. Elle concerne le député, et chef de file de l'opposition Saleh Kebzabo. La levée de son immunité parlementaire a été demandée. Elle est examinée par l'assemblée nationale.

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Campagne dans le sud-ouest du TchadImage : DW

L'affaire commence par un fait divers tragique: le 13 septembre 2011, un chef de village est assassiné à Matta Léré, près de la frontière avec le Cameroun. C'est dans la circonscription dont Saleh Kebzabo est l'élu. Il se rend sur les lieux du drame, collecte des informations et envoie un rapport au président de l'assemblée nationale. Il en ressort que dans cette région où le grand banditisme sévit depuis des années, la victime a été lynchée par des villageois, excédés par les agissements de ce chef de village, lui-même dénoncé par ses sujets comme un coupeur de route. La veuve du chef de village a ensuite porté plainte pour diffamation contre Mr. Kebzabo, qui a relaté tout cela dans son rapport. Et qui maintenant flaire la machination politique:

"Cela est d'autant plus curieux que cette femme est totalement illettrée, elle est dans un village reculé au fin fond de la brousse et donc n'est au courant d'aucune procédure, ce qui tendrait à dire qu'elle est manipulée. Cette affaire prend en fait des dimensions politiques qui ont un rapport direct avec les élections locales et communales pour lesquelles ont est déjà en campagne. Mais en même temps on veut m'éliminer à moyen terme aussi de la vie politique parce que si jamais je devais écoper d'une condamnation, je trainerais cela jusqu'aux prochaines élections législatives et présidentielle et vous voyez donc le résultat."

A l'assemblée nationale une commission ad hoc, composée de députés de la majorité et de l'opposition a été mise sur pied. pour examiner la demande de levée de l'immunité parlementaire. Le député Aba Djouassap Koi est membre de cette commission

"Il y a la constitution, il y a aussi notre règlement intérieur sur lequel nous nous sommes basés. C'est le parquet qui a transmis à l'assemblée nationale par l'intermédiaire du garde des sceaux et du secrétaire général du gouvernement , et donc on nous demande maintenant notre avis. C'est un avis décisif. L'assemblée nationale tranchera sur recommandation de la commission."

L'avis de la commission ne sera pas rendu avant fin février.

Auteur: Marie-Ange Pioerron
Edition: Kossivi Tiassou