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Un plan d'urgence pour les régions anglophones du Cameroun

Henri Fotso
21 juin 2018

Le gouvernement camerounais a rendu public un plan d'urgence humanitaire de 13 milliards de FCFA sur dix mois. Ce plan est destiné à remédier à l'urgence humanitaire dans les régions anglophones.

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USA Protest für "nationale Einheit" vor dem Hotel von Kameruns Staatschef Biya in New York
Image : picture alliance/AP Photo/B. Matthews

Cette annonce survient en réponse à un autre plan humanitaire d'un peu plus de 15 millions de dollars qui avait été rendu public le mois dernier par les Nations unies.

Pour la première fois en un an et neuf mois de crise anglophone, le Premier ministre camerounais vient de prendre la place du porte-parole du gouvernement pour une communication de crise. Face à quelques membres du gouvernement, des partenaires de l'aide au développement et la presse, le Premier ministre Philémon Yang a annoncé mercredi soir (20 juin) un plan d’urgence humanitaire pour les deux régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest, décidé par le président Biya. 

Kamerun Paul Biya
le président camerounais Paul BiyaImage : picture alliance/abaca/E. Blondet

Cette sortie du chef du gouvernement camerounais fait suite à un accroissement de la violence dans ces régions qui impacte tout le Cameroun."Cette spirale de la violence a contraint de nombreuses familles à abandonner leurs activités agropastorales. Il en découle un risque important de famine dans les deux autres régions avec de possibles répercussions sur le reste du Cameroun. On assiste également à un phénomène inquiétant d’enrôlement des enfants dans les milices terroristes. Ceci aura pour conséquence l’émergence d’un fléau d’enfants soldats dont nous connaissons les méfaits sur le moyen et long terme" explique Philémon Yang.

Pour ce qui est des attaques contre les éléments des forces de défense et de sécurité, le  chef du gouvernement camerounais affirme avoir enregistré au 11 juin 2018, 123 attaques ayant entraîné 84 décès dont 32 militaires, 44 gendarmes, 7 fonctionnaires de police, 2 gardes prisonniers et 1 éco-garde. Sans oublier les représentants de l’administration et du pouvoir traditionnel qui ne sont pas épargnés. 

Facebook
Selon le premier ministre du Cameroun, les réseaux sociaux sont apparus comme "un terrain de prédilection des commanditaires du terrorisme."Image : picture alliance/dpa/F. Sommer

Le rôle des réseaux sociaux et de la diaspora camerounaise

Le Premier ministre camerounais pointe également du doigt les réseaux sociaux. Selon lui "les réseaux sociaux sont apparus comme un terrain de prédilection des commanditaires du terrorisme orchestré par des Camerounais de la diaspora. Tapis dans l’ombre et cachés derrière le clavier de leurs ordinateurs et smartphones, ces Camerounais de la diaspora propagent un discours de haine, de terreur et n’hésitent pas à lancer des appels au meurtre dans les deux régions du sud-ouest et du nord-ouest."

Le chef du gouvernement a souligné par ailleurs l’engagement du président Paul Biya à faire face à un péril humanitaire grandissant et découlant de la terreur qui entraîne le déplacement des populations. Il évalue ces déplacés internes à environ 95.000 personnes soit plus de 66.000 déplacés dans la région du sud-ouest et plus de 8.500 dans la région du nord-ouest.

"Le plan d’assistance humanitaire d’urgence décidé par le chef de l’Etat pour les régions du nord-ouest et du sud-ouest vise globalement à rétablir un cadre de vie propice à l’épanouissement et au développement des communautés affectées, fournir une assistance humanitaire d’urgence aux populations affectées, assurer la réinsertion socio-économique des populations, promouvoir la cohésion sociale et le vivre ensemble, réhabiliter les infrastructures détruites notamment les établissement scolaires avant la rentrée 2018-2019" précise t'il.

Ce vaste programme de Paul Biya semble indiquer que la mise en œuvre du Plan de réponse d’urgence du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, représentant environ 50% du montant actuel, pourrait être repoussée.