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Un rapport secret ébranle le gouvernement allemand

Jean-Michel Bos26 novembre 2009

Le chef d'état major et le secrétaire d'état à la Défense ont démissionné après des informations publiées dans la presse concernant des dissimulations de preuves dans l'enquête sur une frappe meurtrière en Afghanistan

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Le chef d'état-major Wolfgang Schneiderhan et l'ancien ministre de la Défense, Franz Josef Jung
Le chef d'état-major Wolfgang Schneiderhan et l'ancien ministre de la Défense, Franz Josef JungImage : AP

Cette affaire remonte au 4 septembre dernier. Ce jour-là, les forces de l'Otan en Afghanistan avaient bombardé, à la demande d'un colonel allemand, Georg Klein, deux camions citernes qui avaient été volés par des talibans, près de Kunduz, dans le nord du pays. L'officier allemand qui avait réclamé la frappe aérienne avait expliqué redouter que les insurgés n'utilisent les véhicules pour organiser un attentat contre une base allemande toute proche. Ce bombardement avait provoqué une grande émotion car il avait causé la mort de dizaines de civils, jusqu’à 142 morts selon un rapport de l'Otan.

Aujourd'hui, l'affaire rebondit à la suite des informations publiées par le tabloïd Bild Zeitung. Celui-ci a en effet révélé l'existence d'un rapport de la Bundeswehr qui concernait ces événements et a été tenu secret par l'ancien ministre de la Défense.

Démission du ministre

Le nouveau ministre, Karl-Theodor zu Guttenberg, n'en aurait eu connaissance qu'à la suite de l'article de la Bild Zeitung. Il en a donc tiré les conséquences en réclamant la démission du chef d'état major, Wolfgang Schneiderhan, et celle du secrétaire d'état à la Défense, Peter Wichert. "Concernant le rapport révélé par la Bild Zeitung, c'est un rapport qui m'a été présenté hier pour la première fois", a affirmé Karl-Theodor zu Guttenberg. "Car celui-ci avait été tenu secret jusqu'alors. Dans ce dossier, des responsabilités ont été prises à des niveaux importants et les conséquences personnelles doivent donc être tirées. C'est pourquoi le chef d'état major m'a demandé de le libérer de ses fonctions. Le secrétaire d'état Wichert a pris de la même manière ses responsabilités."

Désormais c’est l’ancien ministre de la Défense, Franz Josef Jung, aujourd’hui ministre du Travail, qui se trouve dans la tourmente. L’opposition réclame sa démission.