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Un salaire minimum pour les intérimaires?

Sandrine Blanchard12 février 2008

Après les postiers, les intérimaires réclament un salaire minimum. Par ailleurs, les journaux reviennent sur les "propos choc" du premier ministre turc Erdogan à Cologne.

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"Pas de salaire en-dessous de 7 euros 50 [de l'heure]", affiche du syndicat DGB
Image : AP

"Jusqu'à 7 euros 31 de l'heure. Les intérimaires aussi doivent avoir droit à un salaire minimum". La Süddeutsche Zeitung résume ainsi la position du ministre fédéral de l'Emploi, le social-démocrate Olaf Scholz, et des fédérations de la branche, une revendication qui concerne 600 000 travailleurs intérimaires, c'est-à-dire engagés pour une mission à durée déterminée. Les conservateurs de la CDU/CSU, eux, se montrent plutôt réservés face à une mesure qui, comme l'explique la SZ, est loin de faire l'unanimité du côté des employeurs.

"Tout travail intérimaire mérite salaire", voilà comment on pourrait traduire le jeu de mots qui figure en "une" de la tageszeitung. La taz qui souligne que pour les conservateurs, le moment choisi par les professionnels de l'intérim ne pouvait pas tomber plus mal, juste après le conflit sur le salaire minimum réclamé par les postiers et juste avant les municipales à Hambourg. D'autant plus que cette fois, poursuit le journal de gauche, la droite ne pourra pas ressortir sa litanie sur la bureaucratie des anciens monopoles d'Etat crispés sur leurs privilèges.

C'est "Le jeu allemand d'Erdogan" qui intéresse davantage Die Welt. Le journal revient sur le discours "controversé" du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, hier, à Cologne.

Recep Tayyip Erdogan sur une affiche placardée à Cologne
Image : picture-alliance/ dpa

La phrase qui a choqué Die Welt, qui ne garantit pas toutefois la justesse de la traduction, est la suivante: " L'assimilation est un crime contre l'humanité". A en croire le journal, cette petite phrase a eu le chic pour agacer Angela Merkel. La chancelière allemande qui a réagi ainsi: "Avoir la nationalité allemande implique une loyalité à l'Etat allemand. Je pense que nous allons devoir reparler de notre conception de l'intégration avec le premier ministre turc." Die Welt analyse les dérapages verbaux du chef du gouvernement turc comme une tactique pour redorer son blason à l'intérieur de la Turquie, où sa politique européenne n'est pas très appréciée.


La Frankfurter Allgemeine Zeitung voit quant à elle dans le discours colonais de Recep Tayyip Erdogan un symptôme supplémentaire du fossé qui se creuse entre les immigrés et le reste de la société allemande. La FAZ rappelle que la République fédérale n'exerce pas de pression sur les Turcs pour les obliger à s'intègrer, d'ailleurs, la plupart d'entre eux ne possèdent pas la nationalité allemande et continuent de vivre dans une sorte de «Turquie en miniature» dans leur pays d'accueil. La FAZ s'inquiète du souhait du premier ministre turc de voir se multiplier les établissements scolaires turcophones en Allemagne. Le quotidien conservateur y voit le signe d'un refus manifeste d'intégration. Et le risque d'un glissement vers une ethnisation des minorités immigrées du pays.