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Un tiers des Allemands concernés par la pauvreté

Konstanze von Kotze25 juin 2008

Le gouvernement a publié un nouveau rapport sur la pauvreté: un Allemand sur huit est pauvre et un sur quatre a besoin des aides de l’Etat pour se prémunir contre la pauvreté.

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Même en travaillant, les Allemands ne sont pas à l'abri de la pauvreté.Image : AP

Le moins que l’on puisse dire c’est que le rapport sur la pauvreté en Allemagne provoque des remous au sein de la classe politique allemande. Présenté par le ministre allemand du Travail et des Affaires sociales Olaf Scholz, il n’est pas pour plaire à tout le monde et pour cause. Alors que l’Allemagne est l’un des pays les plus riches du monde, le ministre affirme que le taux global de pauvreté est de 13%, sachant qu’est définie comme pauvre, une personne seule qui gagne moins de 781 euros par mois.

La différence est évidemment grande entre le fait d’être pauvre dans un pays en développement ou dans un pays industrialisé comme l’Allemagne. La pauvreté y est moins tangible, d’où la difficulté à la définir.

On parle donc de pauvreté relative parce qu’on la mesure par rapport à la prospérité relative d’un pays et par rapport à l’écart entre riches et pauvres dans ce même pays. Un écart que l’on évalue non seulement en s’appuyant sur les revenus des ménages mais aussi sur le logement et sur l’éducation. Tous ces facteurs réunis permettent de donner une image de la qualité de vie et du risque de devenir pauvre pour telle ou telle tranche de la société. Ainsi, en Allemagne, quelqu’un est pauvre lorsqu’il dispose de trop peu de moyens matériels, culturels et sociaux pour pouvoir suivre le mode de vie traditionnel de son pays.

D’après l’étude menée par le gouvernement, l’écart entre riches et pauvres continue à se creuser, notamment en ce qui concerne les salaires. Olaf Scholz a ainsi souligné sa préoccupation face à l'augmentation du nombre de personnes qui travaillent et qui risquent malgré tout de devenir pauvres. Selon lui, le niveau trop bas des salaires allemands est la principale cause de cet écart. Il a d’ailleurs réclamé l’instauration d’un salaire minimum.

Autre constat du rapport, le risque d’être pauvre est particulièrement important chez les immigrés, chez les chômeurs et chez les adultes monoparentaux ainsi que chez leurs enfants. Ainsi, dans les foyers monoparentaux, 1 famille sur 2 est pauvre. Chez les immigrés, le risque d’être pauvre, s’il est moins important, reste tout de même deux fois plus grand que chez le reste de la population.

L’élément plus positif du bilan selon le ministre du Travail, c’est qu’il démontre que l’Etat social en Allemagne fonctionne. Les aides sociales, les aides aux logements, les allocations familiales notamment auraient ainsi permis de diviser par deux le risque de devenir pauvre.