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Une élection tant attendue

29 octobre 2010

On vote le 31 octobre en Côte d'Ivoire. Les Ivoiriens élisent leur futur président. C'est la première élection depuis dix ans, et l'événement a bien sûr retenu cette semaine l'intérêt des journaux allemands.

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Dans AbidjanImage : DW

En dix ans, lit-on dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'ancien pays modèle de l'Afrique noire est passé par une guerre civile qui a coupé le pays en deux et ruiné ce qui était autrefois la première puissance économique en Afrique francophone. L'ancien adage de la Côte d'Ivoire autrefois si hospitalière, "Vivre et laisser vivre", n'est plus qu'un pâle souvenir. Le journal retrace longuement dans cet article tout ce qu'a vécu la Côte d'Ivoire depuis 2000, année où Laurent Gbagbo a été élu président. Dix années perdues pour la Côte d'Ivoire et ses citoyens, souligne le journal. Dix années au cours desquelles le nombre d'Ivoiriens vivant sous le seuil de pauvreté est passé de 18 à 48%. Laurent Gbagbo croit pouvoir l'emporter dimanche contre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. S'il s'était lancé ce défi il y a dix ans, bien des épreuves auraient été épargnées à la Côte d'Ivoire, ajoute la FAZ qui rappelle que Ouattara et Bédié avaient été exclus de l'élection présidentielle de 2000. Toujours dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la Côte d'Ivoire nous est présentée sous un autre angle dans un article de la rubrique "marchés financiers". Il s'agit cette fois de l'attrait qu'elle exerce sur les groupes miniers comme le trust britannique Randgold. Comme son nom l'indique Randgold est spécialisé dans l'exploitation de l'or. Au Mali, note le journal, il exploite déjà les mines de Loulo et Morila. Vers la fin de l'année il compte ouvrir une troisième mine: celle de Tongon, en Côte d'Ivoire, dont les réserves exploitables sont estimées à trois millions d'onces. L'Afrique de l'ouest, poursuit notre confrère, est le nouvel eldorado des producteurs d'or. Le Ghana continue d'occuper la première place. Mais produire de l'or en Afrique de l'ouest n'est pas sans risques. Les infrastructures sont pratiquement inexistantes et les trusts miniers sont souvent contraints, par le pays d'accueil, de construire des routes et des hôpitaux. Cela n'est rentable, poursuit le journal, que si le prix de l'or reste en permanence à un niveau élevé.

21.12.2009 DW-TV Projekt Zukunft Desertec 02

Du courant dans le désert 

Un autre sujet revient cette semaine dans la presse allemande. C'est le projet Desertec. Un projet qui vise à couvrir, d'ici à 2050, 15% des besoins de l'Europe en électricité par l'installation de centrales solaires et éoliennes au Sahara. Et si les journaux reparlent de ce projet, encore très controversé, c'est parce que la ville de Barcelone, en Espagne, a accueilli en début de semaine la première conférence internationale sur Desertec. Cette fois-ci, note la Süddeutsche Zeitung, l'Afrique a abandonné ses réticences vis-à-vis de ce projet souvent qualifié de néocolonialiste. Pour la première fois des représentants de haut niveau, venus d'Afrique et du Proche-Orient, ont déclaré officiellement devant 300 responsables politiques, industriels et scientifiques, qu'ils étaient prêts à participer au projet. Le Handelsblatt, un journal économique, souligne que Desertec devra résoudre de nombreux problèmes, le plus épineux étant le transport de l'électricité qui sera produite dans le désert. Mais précise le Handelsblatt, la commission de l'Union européenne entend apporter un appui massif au projet. Le Tagesspiegel relève que si la ville de Barcelone a été choisie pour cette conférence internationale c'est pour ôter au projet sa touche un peu trop allemande, même si entre-temps des entreprises italiennes, espagnoles et françaises sont de la partie. On s'est promis à Barcelone, poursuit le journal, que dans un an, lors de la prochaine conférence , on pourra admirer un premier projet concret d'investissement. Dans quelques mois en effet la première centrale thermique solaire sera opérationnelle au Maroc, et symboliquement du moins, elle pourra fournir par un câble du courant à l'Espagne.

Grace Mugabe
Grace Mugabe en 2008Image : picture-alliance/ dpa

Liaison dangereuse au Zimbabwe 

Enfin une fois n'est pas coutume: deux quotidiens allemands s'intéressent cette semaine au couple Mugabe. La Frankfurter Rundschau tout d'abord note que Robert Mugabe a réussi pendant plus de dix ans à défier une opposition grandissante à son régime. Mais à 86 ans l'autocrate risque de chuter à cause de ses alliés les plus proches. Explication du journal: son épouse Grace, de 41 ans sa cadette, aurait depuis cinq ans une liaison avec le financier de Mugabe, le chef de la banque centrale Gideon Gono. Selon le journal sud-africain Sunday Times, qui a révélé l'affaire, c'est la soeur de Mugabe, Sabina Mugabe, décédée en juillet dernier, qui sur son lit de mort a informé Mugabe de l'infidélité de sa femme. Suite à quoi Robert Mugabe a demandé à son garde du corps Cain Chademana s'il était au courant. Ce dernier a confirmé, et est mort peu de temps après dans des circonstances non élucidées. La mort de cet ancien combattant, très respecté, de la guerre de libération, n'a fait qu'accroître le mécontentement des forces de sécurité contre Mugabe, ajoute le journal. Pour la Tageszeitung, la première dame du Zimbabwe n'aime pas seulement l'argent. Gideon Gono, note le journal, administre non seulement les finances en déliquescence de l'Etat zimbabwéen mais aussi la fortune familiale des Mugabe. Qu'il soit resté à la tête de la Banque centrale malgré la mise en place l'an dernier d'un gouvernement d'union nationale avec l'opposition est surprenant, estime le journal. Mais jusqu'à ce jour le MDC (l'opposition donc) n'a pas réussi à obtenir le limogeage de Gideon Gono.

Auteur: Marie-Ange Pioerron
Edition: Fréjus Quenum