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Une concertation qui tarde à arriver au Cameroun

Carole Assignon
7 octobre 2019

Entre libération d'opposants et recommandations sur la décentralisation, le dialogue national s'est achevé au Cameroun alors que les militants des régions anglophones peinent toujours à parler d’une même voix.

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Kamerun Präsidentschaftswahlen l Anhänger der MRC
Image : Getty Images/AFP/M. Longari

Des opposants politiques dont Maurice Kamto ont recouvré la liberté depuis ce week-end à Yaoundé après environ neuf mois de détention. Une décision du président Paul Biya visant à sortir le pays des crises multiples qu'il traverse. Outre ces libérations, le dialogue national initié par les autorités a abouti à des recommandations sur la décentralisation, et non le fédéralisme en milieu anglophone, comme le souhaitaient certains.

Côté anglophone il y a en effet plusieurs courants et les revendications ne sont pas les mêmes. Il y a ceux qui réclament le fédéralisme et d’autres qui voudraient, par exemple, une indépendance totale des régions anglophones. 

Les mesures proposées lors du dialogue national, la libération des détenus ou l'adoption d'un statut spécial en milieu anglophone, laissent beaucoup sceptiques. Pour Elie Smith, journaliste et membre de “All Anglophone Conference”, en dépit des divergences, les anglophones militent tous pour la même cause. Il estime que “la seule chose qui a fait croire aux gens que les anglophones ne parlent pas de la même voix, c’est que le gouvernement n’a jamais accepté que la "anglophone general conference" que le cardinal Tumi avait initié ait lieu. Le but était que les anglophones s’unissent pour avoir une même position et la présenter lors du dialogue national.” 

Agbor Ballah
Pour l'avocat et défenseur des droits humains Félix Agbor Balla l’avis de tous doit compterImage : DW/D. Köpp

Un statut spécial à préciser

L'entente entre anglophones séparatistes et indépendantistes reste un élément important également aux yeux d’autres acteurs de la vie socio-politique au Cameroun. L'avocat et défenseur des droits humains Félix Agbor Balla estime par exemple que l’avis de tous doit compter.

Au sujet du statut spécial pour les régions anglophones il se montre sceptique : “Cela dépend de ce qu’ils vont mettre dans ce statut spécial", estime-t-il. "Est-ce qu’on peut avoir notre autonomie ? Il faudra quand même faire un amendement de la Constitution.

Les résolutions du dialogue national n’impliquent aucune modification de la Constitution. Au Cameroun, la décentralisation est déjà inscrite dans la Constitution de 1996 mais elle n’a jamais vraiment été mise en œuvre.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique