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La Libye, un pays où les rivalités s'exposent

Carole Assignon
17 janvier 2020

Berlin accueille ce dimanche la conférence internationale sur la Libye. L'objectif est de consolider la trêve entre les belligérants et si possible, réduire les nombreuses ingérences étrangères dans le pays.

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Libyen Fortschritte bei Verhandlungen über Waffenstillstand ARCHIV
Image : picture-alliance/Photoshot/A. Salahuddien

Plusieurs personnalités, dont le maréchal Khalifa Haftar et le Premier ministre Fayez al-Sarraj, ont confirmé leur présence au sommet. De même que le président russe Vladimir Poutine. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui sera aussi présent, entend réclamer aux forces étrangères de se retirer de la Libye. Ceci alors que la Turquie, présente désormais militairement sur le terrain, entend s’assurer une part dans l'exploitation des gisements de gaz en Libye. 

En faisant l’annonce que son pays recherchera du gaz naturel dans une zone convenue avec la Libye,  le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait référence à un accord signé en novembre avec le gouvernement libyen à Tripoli. 
En échange, le gouvernement d'Istanbul soutient le cabinet du Premier ministre Fayez al-Sarraj qui fait face à l’offensive des troupes du maréchal Haftar, soutenues pour leur part par la Russie.
Fayez Al-Sarraj peut également compter sur le soutien du Qatar qui voit  la Libye comme un pays dans lequel il peut indirectement contrer l’influence de l'Arabie saoudite. 
Autre acteur clé en Libye : l'Égypte qui s'oppose à la présence de troupes turques sur place. 
Selon Canan Atilgan, qui dirige le Programme régional dialogue politique sud-Méditerranée de la Fondation Konrad Adenauer en Tunisie “il y a une sorte de rivalité idéologique entre l'Egypte et la Turquie qui concerne particulièrement les Frères musulmans. En outre, l'Egypte a un grand intérêt en ce qui concerne la sécurité et la stabilité militaires en Libye. Le pays est principalement préoccupé par la protection des frontières pour qu'aucun islamiste, aucun frère musulman ou autre extrémiste religieux ne franchisse la frontière avec l'Egypte". L'Egypte qui, comme les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, apporte son appui au maréchal Haftar. Mais il n’y a pas que le monde arabe que la crise en Libye divise.

Libyen | Bundesaussenminister Heiko Maas trifft General Chalifa Haftar
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas et le maréchal Haftar le 16 janvier 2020 à Benghazi.Image : imago images/photothek/X. Heinl
Türkei | Libyen | Erdogan | al-Sarradsch
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le premier ministre libyen Fayez al-Sarraj Image : DHA

Quand la Libye divise également l'Union européenne 

L’Italie serait proche de Fayez Al-Sarraj et la France soutiendrait Khalifa Haftar. 
Malgré ses démentis, la Russie est soupçonnée d'aider aussi Khalifa Haftar avec des armes, de l'argent et des mercenaires. 

Une situation qui doit cesser, selon le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, qui insiste sur la nécessité de ramener la paix. "Nous voulons y parvenir (à la paix) en convaincant les Etats qui exercent une influence en Libye, qui soutiennent les parties à la guerre civile, de cesser de fournir un soutien militaire afin de créer les conditions d'un embargo sur les armes et d'un cessez-le-feu" précise le ministre allemand.
Si les différents protagonistes de la crise en Libye seront autour de la table de négociation ce dimanche, la Tunisie a fait néanmoins part de sa déception de ne pas avoir été invité.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique