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Une feuille de route pour la Somalie, et après?

6 septembre 2011

La conférence internationale sur la transition en Somalie se solde par l'adoption d'une feuille de route. Elle est censée permettre au pays de retrouver une stabilité politique au bout de vingt ans de guerre civile.

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Mogadiscio, capitale d'un pays à reconstruireImage : dapd

Trois jours pour mettre fin à une transition boiteuse depuis sept ans, et régler des problèmes qui perdurent depuis la chute de Siad Barré en 1991, c’est peu. Mais les participants somaliens d'un côté (le président Sharif Cheikh Ahmed, des responsables du Puntland, une région du nord-est qui s’est autoproclamée autonome, et la milice pro-gouvernementale Ahlu Sunna wal Jamaa, notamment) et, de l'autre, la Ligue arabe, l'Union africaine, l'Autorité intergouvernementale pour le développement (l'IGAD), et les Nations unies ont aussi paraphé le texte.

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Le secrétaire exécutif de l'IGAD (à g.) et le président somalienImage : dapd

Le nouveau compromis doit compléter l’accord trouvé à Kampala en juin, qui prolongeait d’un an le mandat des autorités de transition. Mais selon Hassan Aweys, journaliste à Mogadiscio, l'accord est trop ambitieux pour sortir de l'impasse après les élections prévues en août 2012. Il s’en explique au micro du programme amharique de la Deutsche Welle:

« Il y a trop de points à régler. Tout d’abord, ils veulent discuter de sécurité, ensuite, de la constitution, et enfin de bonne gouvernance et de réconciliation. Ils ont reculé la date de fin de la transition pour atteindre ces quatre objectifs. »

Augustine Mahiga, le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie a rappelé que le problème majeur du pays, c’est l'insécurité. Couplée à la pauvreté de la population, elle a favorisé l’émergence de la piraterie et du terrorisme et provoqué des mouvements de populations qui ont déstabilisé la région toute entière.

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La population civile, première victime des violencesImage : dapd

Une situation encore aggravée par la sécheresse et la famine qui touchent la Somalie de plein fouet.

Le retrait des milices islamistes shebab de la capitale, il y a un mois, n’est pas forcément le signe d’une victoire des autorités de transition, appuyées par l’AMISOM et qui ont le soutien de la communauté internationale. D’ailleurs l’absence des shebab à la conférence de Mogadiscio, tout comme celle du Somaliland, risque de compromettre le succès de l’entreprise, mais la Somalie a déjà échoué une douzaine de fois à restaurer la stabilité et à mettre en place des institutions démocratiques.

Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Jean-Michel Bos