Une manifestation discréditée par la violence

La police a annoncé avoir procédé à des dizaines d' arrestations en rapport avec
les violences qui ont marqué mercredi l'inauguration du nouveau siège de la BCE, la Banque centrale européenne à Francfort, la métropole financière dans l'ouest de l'Allemagne.

"Les manifestations organisées par le mouvement Blockupy contre la Banque Centrale Européenne à Francfort devaient être bon enfant et pacifiques – et ont abouti à une effrayante orgie de violences, résume le journal Westfälische Nachrichten : "Des milliers de manifestants de bonne foi voulaient manifester en faveur des perdants de la crise de l'euro – et maintenant les détracteurs du capitalisme sont les plus grands perdants de leur action, constate l'éditorialiste."

"Barricades en feu, massive présence policière, pompiers attaqués, plus de 200 blessés, parmi les manifestants comme parmi les policiers, des centaines d'arrestations ,des habitants apeurés qui se croyaient au milieu d'une guerre civile, c'est ainsi que la Frankfurter Rundschau de Francfort décrit ce qui s'est passé hier matin dans la métropole financière allemande. Jamais auparavant, Francfort n‘avait connu une telle explosion de violences. "C'est une grande colère qui s'est déchargée ici ! a formulé un activiste du mouvement Blockupy". Mais aussi justifiée que cette colère puisse être, chaque manifestant qui l'a transformée en violence a trahi sa justification politique, estime l'éditorialiste. En exerçant ces violences, ils ont affaibli les arguments des 15 à 20.ooo manifestants qui entendaient protester pacifiquement contre un capitalisme effréné. Et conclut le journal, ils ont même apporté de l'eau au moulin des politiciens partisans d'une politique d‘austérité et renforcé ceux qui parlent de limiter le droit à manifester...


Autre thème: L'avenir d'Israel

Quo vadis Israel ? C'est la question que se posent nombre de commentateurs après la nette victoire inattendue du Premier ministre sortant, le conservateur Benjamin Netanyahou aux élections législatives.

"Une ère de la peur“, c'est ce que prédit la Süddeutsche Zeitung pour l'Etat hébreu: "Benjamin Netanyahou a obtenu sa quatrième victoire électorale par une sombre stratégie: il a mené une campagne basée sur la peur et l'exclusion. Cela ne restera pas sans conséquences. Sur le plan intérieur, il a creusé les fossés sociaux au bulldozer, en déclarant la minorité arabe comme étant la 5ème colonne de l'ennemi et en accusant globalement toute la gauche de trahison. Et sur le plan extérieur, il a ouvert de nouvelles lignes de front avec son rejet catégorique d'un Etat palestinien et en affirmant que des forces étrangères avaient forgé un grand complot pour l'éloigner du pouvoir...."

Le quotidien de Berlin die tageszeitung, la taz recommande au gouvernement allemand de se positionner clairement par rapport à Netanyahou: "Ces dernières années Berlin a ignoré le glissement d'Israel vers la droite pour de justes raisons historiques aussi bien que pour de fausses raisons actuelles. …Mais si le gouvernement fédéral est sérieux à propos de son engagement pour une solution du conflit israélo-palestinien, alors il devrait maintenant reconnaître unilatéralement un Etat palestinien et faire pression sur Netanyahou ,en commun avec l'Union européenne au moyen de sanctions ".