Une nouvelle ère s'ouvre à Bangui

Michel Djotodia et ses hommes ont finalement réussi à chasser François Bozizé, un président parvenu également au pouvoir par les armes en 2003. Dimanche, les rebelles de la Séléka ont pris le contrôle de la capitale Bangui sans rencontrer de véritable résistance, mis à part les soldats sud-africains qui ont tenté de leur faire barrage. Au moins 13 soldats sud-africains ont été tués dans ces accrochages avec les rebelles, selon le président sud-africain Jacob Zuma. 27 autres ont été blessés. Ce matin, Bangui tente de retrouver la normalité après une première nuit passée sous couvre-feu. Et certains habitants de la capitale s’interrogent déjà sur le coût des pillages perpétrés. C'est le cas du journaliste centrafricain Patrice Zemoniako (écouter ci-dessous).

Les promesses du nouveau pouvoir

Le nouveau chef de l’Etat promet de respecter l’accord de paix signé en janvier dernier à Libreville entre les protagonistes de la crise centrafricaine. Il a annoncé le maintien de l’actuel Premier ministre Nicolas Tiangaye dans ses fonctions, ainsi que l’organisation d’élections dans trois ans. Celui-ci n'a pas souhaité s'exprimer au micro de la DW sur les derniers développements dans son pays, contrairement à l'ancien ministre de l'Agriculture, Fidèle Ngoundjika, proche de François Bozizé (écouter ci-dessous).

Où se trouve François Bozizé ?

L'ex-président centrafricain a-t-il été lâché par son allié tchadien? On ne sait pas trop quel rôle N'Djamena a joué ces derniers temps auprès de François Bozizé. Quoi qu'il en soit, le président déchu est bien réfugié au Cameroun. C'est ce qu'a confirmé un porte-parole de la présidence camerounaise.

Sanctions de l'Union africaine

Le Conseil de sécurité et de paix de l'Union africaine a suspendu la participation de la Centrafrique et annoncé des sanctions envers sept responsables de la coalition rebelle Séléka. Des sanctions qui touchent notamment le président autoproclamé Michel Djotodia. Elles prévoient, entre autres, des restrictions de voyage et le gel des avoirs des responsables rebelles. Le coup d'Etat a également été condamné par le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon qui dit s'inquiéter des pillages et de la situation humanitaire en Centrafrique.