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USA: le débat sur les soldats homosexuels piétine

22 septembre 2010

La loi actuellement en vigueur autorise les militaires homosexuels à servir dans l'armée à condition qu'ils n'affichent pas leur orientation sexuelle. "Don't ask, don't tell" , c'est le principe.

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Soldat américain faisant de la musculation en AfghanistanImage : AP

"Don'task ,don't tell" ou " Ne rien demander, ne rien raconter". Mais en cas de non respect de ce principe adopté sous le président Bill Clinton en 1993, les soldats - hommes ou femmes- sont radiés de l’armée. Une loi de plus en plus contestée et que l’administration de Barack Obama veut abolir. Toutefois le projet du président démocrate se heurte à une farouche résistance. Hier encore, le Sénat a bloqué l'ouverture d'un débat sur la question.

Dans un peu plus d’un mois, le 2 novembre se déroulent les élections de mi-mandat, lors desquelles les Républicains pourraient prendre le contrôle du Congrès. Et le président démocrate Barack Obama espèrait que cette loi, -l’une de ses promesses électorales- serait abolie d’ici là. Fin janvier encore Barack Obama déclarait à la Nation:

Barack Obama
Le président Barack Obama monte à bord de son avion "Air Force One"Image : AP

"Je travaillerai avec le Congrès et nos militaires pour finalement abolir cette loi qui refuse aux Américains homosexuels de servir dans l'armée..."

Jusqu’à aujourd’hui, au cas ou un soldat ou une soldate révèle son homosexualité ou si celle ci est révélée par une dénonciation, le militaire est radié de l’armée. Celà est arrivé à plus de 14.000 soldats au cours des dernières années. Au Sénat, même la conservatrice modérée Susan Collins du Maine a exprimé ce que pense entretemps la majorité des Américains:

"La société a tellement changé depuis 1993, c’est pourquoi nous devons changer aussi cette politique ."  

Même le ministre de la Défense, Robert Gates, un Républicain, plaide pour une réforme de même que l'actuel chef d'état-major interarmes, l'amiral Mike Mullen, qui estime que l’on ne peut demander à des soldats qui défendent leur pays de se renier :
"Pour moi personnellement il y va finalement de l’intégrité des soldats en tant qu'individus et de celle de l'armée en tant qu'institution ."

Les votes de 60 sénateurs étaient nécessaires pour débattre du projet d'abolition du décret "Ne rien demander, ne rien dire". Mais 56 sénateurs seulement ont voté oui, 43 non. Même quelques démocrates ont voté non, comme finalement d’ailleurs la sénatrice républicaine Collins. Le Sénat américain a ainsi bloqué momentanément la levée de l'interdiction pour les militaires de vivre ouvertement leur homosexualité.

Robert Gibbs Pressesprecher im Weissen Haus in Washington
Robert Gibbs, porte parole de la Maison blancheImage : AP

"Nous sommes déçus de ne pas avancer, mais nous allons continuer d'essayer", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Robert Gibbs. Une nouvelle tentative pourrait avoir lieu durant la session parlementaire allant de novembre à la fin 2010, avant que de nouveaux élus n''entrent en fonctions.

Autor: Philippe Pognan
Editeur: Marie-Ange Pioerron