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Ute Weber, enseignante

24 juin 2010

Ute Weber a les deux pieds sur terre. Depuis 30 ans, elle enseigne l’anglais et la géographie dans un lycée de filles, dans sa ville natale d’Essen. Mais elle pourrait parfaitement s’imaginer exercer un autre métier.

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Ute Weber

« Le Bon Dieu sait tout – les profs savent tout mieux que tout le monde. » La blague est un peu éculée et Ute Weber ne l’apprécie pas du tout. Pas plus que les clichés concernant son métier, qui voient les professeurs constamment en vacances, ou disposant de beaucoup de temps libre. 25 heures par semaine, elle enseigne l’anglais et la géographie au Lycée de filles d’Essen-Borbeck. Pourtant, c’est loin d’être un travail à mi-temps. La préparation des cours et les corrections, surtout pour l’anglais, occupent beaucoup de son temps.

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L'école commence tôt... Ute Weber aimerait pouvoir se lever plus tard.Image : DW

La plupart des élèves trouvent que l’école commence trop tôt le matin. Ute Weber n’aurait rien contre le fait de commencer à travailler plus tard dans la journée. Pourtant, à 57 ans, cette enseignante se lève exprès une demi-heure plus tôt pour prendre le petit-déjeuner avec son mari, Bernd, et lire le journal. Le couple tient à ce rituel matinal. C’est Bernd Weber qui est responsable de la préparation du petit-déjeuner. Lui aussi est enseignant, mais dans un autre lycée.


Toujours du neuf

Le lycée n’est qu’à trois kilomètres de la maison. Pourtant, Ute Weber s’y rend en voiture. Elle n’a plus le courage de porter elle-même tous les livres et les cahiers, qui pèsent un certain poids. Au volant, elle est déjà en pensée dans sa classe. Parfois, elle a même une idée lorsqu’elle conduit. « Je suis quelqu’un d’assez spontané », explique Ute Weber. Pour ses leçons, elle essaie toujours d’apporter des contenus toujours nouveaux, dans la mesure autorisée par le programme naturellement. « Je ne fais jamais la même chose sinon, ce serait profondément ennuyeux », raconte-t-elle.

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Une tête bien faite, condition pour réussir sa vie.Image : DW

Lorsqu’elle est de bonne humeur, les cours peuvent être supers, nous révèle l’une de ses élèves. Les écolières dont elle est le professeur principal ne la trouvent pas trop sévère. Pourtant, elle ne se laisse pas faire et il vaut mieux ne pas l’énerver. « J’essaie de mettre en place des règles et j’attends qu’elles soient respectées », souligne l’enseignante. « Je suis curieuse et je crois que les élèves ont le droit d’en savoir un peu sur moi. » Naturellement, jusqu’à un certain point.


« Les filles sont moins difficiles »

Ute Weber aime enseigner dans ce lycée de filles. Elle considère que c’est moins épuisant qu’ailleurs. Naturellement, les filles ont aussi leur caractère et peuvent se montrer difficiles. Mais les garçons sont beaucoup plus bruyants. Avec les filles, les cours sont globalement plus détendus, considère Ute Weber. Et c’est pourquoi elle enseigne depuis 30 ans à Borbeck.

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Ute Weber n'aime pas donner les mêmes cours d'une année sur l'autre.Image : DW

Ses deux filles ont elles aussi été en classe dans ce lycée. Mais elles ont toujours eu d’autres professeurs. Aujourd’hui, Nina a 28 ans et elle était partie pour suivre les traces de sa mère. Mais depuis quelques temps, elle a interrompu ses études pour se consacrer à l’économie. Sonja, 26 ans, a fait des études de sciences culturelles et de culture des médias. Mais elle a finalement pris la décision de devenir entraîneuse canine et d’ouvrir son propre magasin pour nos amis les bêtes. Sonja habite avec son compagnon dans la maison de ses parents, dans un appartement indépendant au premier étage. Pour l’instant encore, car Sonja veut bientôt revendre son propre salon de toilettage et partir à l’étranger.


Un nouveau départ est possible

Ute Weber rêve parfois de prendre un nouveau départ, professionnellement s’entend. Bien qu’elle soit heureuse dans son métier, elle pourrait parfaitement s’imaginer faire quelque chose de tout à fait nouveau, par exemple dans le privé. « J’aime bien organiser, c’est l’un de mes points forts », souligne l’enseignante. Elle aimerait bien apprendre une langue étrangère, l’espagnol ou peut-être le portugais. Ute Weber a toujours été quelqu’un qui a les pieds sur terre et elle est toujours restée fidèle à sa ville natale d’Essen. Maintenant pourtant, l’enseignante aimerait changer d’air, partir, ne serait-ce que pour quelques jours seulement. La seule chose qui la gêne : elle ne peut prendre de congés que pendant les vacances scolaires, comme des millions d’autres personnes.


Auteur : Vjacheslav Yurin
Traduction : Christophe Lascombes
Edition : Anne Le Touzé