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Vague indignation

Anne-Julie Martin / Audrey Parmentier12 août 2009

En Une des quotidiens allemands : l'assassinat de deux militants des droits de l'homme en Tchétchénie et la condamnation d'Aung San Suu Kyi en Birmanie.

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Zarema Sadoulaïeva travaillait pour l'ONG "Sauvez les Générations"Image : picture alliance/dpa
Dmitri Medwedew bei Gespräch mit Wladimir Putin zu Georgien Südossetien
Dmitri Medvedev et Vladimir PoutineImage : AP

Les corps de Zarema Sadoulaïeva et de son mari ont été découverts hier dans la banlieue de Grozny. Même si les deux derniers meurtres sont liés à la république caucasienne, il ne s'agit pas d'un problème typiquement tchétchène selon die Welt. Non, il s'agit d'un triste phénomène dont les racines remontent jusqu'à Moscou. Le pouvoir politique souffre d'un manque consternant de sympathie et de respect envers les victimes, d'un manque de volonté de protéger cette petite fraction de la société.

C'est la même chose à chaque fois, observe la Süddeutsche Zeitung. Un rituel familier et obsédant : l'épuisement des défenseurs des droits de l'homme, la vague indignation des hommes politiques occidentaux, les fausses promesses des enquêteurs russes qui laissent espérer une élucidation rapide. On sait qu'il n'y en aura jamais.

A l'exception des Tchétchènes, tout le monde s'accommode très bien de ce silence, les Etats occidentaux en tête, déplore la Tageszeitung. Etant données les relations économiques florissantes, une dépendance énergétique accablante et la crainte d'éventuels rejets diplomatiques, il est opportun de fermer les yeux et de ne pas critiquer clairement la Russie, quitte à se rendre coresponsable d'atteintes graves aux droits de l'homme.

Myanmar Burma Aung San Suu Kyi
Aung San Suu Kyi a été condamnée à 18 mois supplémentaires de privation de libertéImage : picture alliance/dpa

Les dirigeants occidentaux remis en cause également sur le dossier birman. Après la condamnation à 18 mois d'assignation à résidence d'Aung San Suu Kyi, la Frankfurter Rundschau qualifie de vœu pieux l'appel de Gordon Brown à ne plus livrer d'armes à la Birmanie. Un vœu qui arrive d'ailleurs largement en retard et en provenance d'un pays qui fait au cas par cas quand il est question d'intervention militaire, et le journal de rappeler le cas de l'Irak. Ici, ce ne sont pas les principes moraux qui décident. Et la junte l'a très bien compris.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung parle d'une tentative grossière de mettre à l'écart une femme politique, dont les généraux doivent avoir une peur terrible. On mesure à quel point cette condamnation est infâme lorsqu'on examine le délit. Un Américain entre dans la maison sous surveillance de l'opposante. Sous quels ordres ? Dans quel état mental ? On ne sait pas. Et l'hôte involontaire est accusée. Il n'est pas besoin d'être un théoricien du complot pour se poser des questions.