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Vers une candidature commune de l'opposition en RDC ?

Wendy Bashi
22 novembre 2023

Sur les 26 candidats à l’élection présidentielle, Matata Ponyo, Franck Diongo et Seth Kikuni ont récemment fait savoir qu'ils se désistaient en faveur de Moïse Katumbi.

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Afrique: Congo Goma (Photo d'illustration)
La coalition "Congo ya Makasi" vise à désigner un candidat commun pour la présidentielle (Photo d'illustration)Image : Ben Curtis/AP/picture alliance

Depuis le 19 décembre, la campagne pour les élections générales a débuté en RDC. Dans la foulée, trois candidats sur 26 ont fait savoir qu'ils se désistaient à l’élection présidentielle au profit de Moïse Katumbi.

Pour le politologue Bob Kabamba, ces ralliements étaient tout à fait prévisibles. L'enseignant en sciences politiques à l'Université de Liège, en Belgique, rappelle ainsi l'aspect financier d'une campagne en RDC. "Pour pouvoir faire campagne en RDC, il faut beaucoup de moyens financiers, des moyens en ressources humaines, mais aussi des moyens logistiques assez importants," explique-t-il à la Deutsche Welle. Or, poursuit-il, "quand on regarde la liste des candidats, très peu peuvent parvenir à réunir tous ces moyens et espérer peser sur la scène nationale lors de la prochaine élection présidentielle. D'où le ralliement de tous ces candidats à un seul qui, lui, a la possibilité de pouvoir gagner et si ce dernier l'emporte, il y aura certainement une rentabilité politique par après. "

Bis repetitas ?

Il y a lieu de se demander si, dans le contexte électoral congolais actuel, le scénario de 2018 pourrait se reproduire avec une candidature commune au sein de l'opposition.

Selon Bob Kabamba, les contextes sont toutefois différents. Si, en 2018, il y a eu une candidature commune autour de Martin Fayulu avec Lamuka, en 2023 on observe la présence de plusieurs personnes ayant une envergure nationale.

"Pour faire campagne en RDC, il faut beaucoup de moyens financiers" (Bob Kabamba)

Le politologue congolais Wamu Oyatambwe souligne quant à lui que le scénario de 2018 a pu avoir lieu car des candidats, comme Jean-Pierre Bemba ou encore Moïse Katumbi, ont été exclus de la compétition électorale.

"Le scénario de 2018 n'est pas tout à fait envisageable cette fois-ci et même s'il se réalisait, cela n'augurerait pas nécessairement d'une meilleure collaboration entre les opposants", précise le politologue et spécialiste de l'Afrique, chercheur associé à la VUB en Belgique.

"Je pense qu'il y aura malgré tout des candidats qui vont continuer à faire leur chemin à part et peut-être qu'il y aura deux ou trois candidats qui vont se dégager de la compétition électorale et autour de qui les jeux politiques, ou en tout cas la compétition électorale, va se faire en ce qui concerne l'élection présidentielle, " conclut Wamu Oyatambwe. 

Tous derrière Moïse ?

A l'issue de réunions qui se sont récemment déroulées en Afrique du Sud sous l'égide de l'ONG In Transformation Initiative (ITI) et de la Fondation Kofi Annan, les représentants de Denis Mukwege, Delly Sesanga, Moïse Katumbi et Matata Ponyo ont décidé de former "Congo ya Makasi", une nouvelle coalition politique. Cette dernière vise à désigner un candidat commun pour la présidentielle du 20 décembre.

Du côté d'Ensemble, le parti de Moïse Katumbi, on espère encore une candidature commune autour de celui-ci, comme l'explique Hervé Diakiese, porte-parole de ce parti politique : "Nul ne doute aujourd'hui que l'idéal est un rassemblement des alliés qui soit d'une envergure telle qu'il puisse faire basculer la balance de la victoire. Congo ya Makassi avance et tous ceux qui adhéreront à ce regard pour un autre Congo possible sont les bienvenus."

Un boulevard ouvert pour Felix Tshisekedi ?

Parmi les différents scénarios possibles, il y a aussi celui de l'absence d'une candidature commune de l'opposition. Les politologues que nous avons interrogés à ce sujet n'excluent pas cette hypothèse. Ils soulignent cependant que cela ne constitue pas une certitude pour le candidat Tshisekedi de remporter cette élection présidentielle à un tour. En cas d'élection transparente, souligne Wamu Oyatambwe, rien ne dit que celui qui détient actuellement le pouvoir sera en position de force.