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Victoire-défaite à Berlin

19 septembre 2011

La reconduction de Klaus Wowereit à Berlin fait la Une des journaux. Les éditorialistes commentent plutôt sobrement la victoire du maire social-démocrate de la capitale.

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Wowereit reçoit les félicitations du patron du SPD Sigmar GabrielImage : dapd

C'est une "victoire-défaite", analyse Die Welt. Malgré sa réélection, Klaus Wowereit a perdu des voix par rapport au précédent scrutin en 2006. Les Verts ont manqué leur chance et subissent désormais la concurrence du parti des Pirates. Quant aux libéraux, ils sont dans une détresse totale, avec leur plus mauvais score depuis 1945 dans la capitale. Mais, explique le journal, c'est un schéma qui se répète dans l'histoire du FDP : lorsqu'il co-gouverne le pays dans l'ombre d'un grand parti, ses électeurs s'en vont à tire-d'aile. Et reviennent lorsque les libéraux retrouvent leur place dans l'opposition parlementaire.

Le score spectaculaire des Pirates est-il annonciateur de chamboulement pour la république fédérale, s'interroge la tageszeitung ? Non. Leur victoire, tout comme celle de Klaus Wowereit, vient du manque d'une réelle consurrence. Selon le quotidien berlinois, ce sont des considérations "d'esthétique et de style" qui ont guidé le choix des électeurs. Berlin se perçoit comme une métropole nonchalante, Wowereit en est l'incarnation. Et, comme ailleurs les populistes, les Pirates berlinois ont profité de l'insatisfaction des électeurs face à la classe politique.

Piratenpartei Piraten Wahlplakat Plakat Berlin Wahl 2011
Le parti des Pirates a obtenu près de 9% des voixImage : picture alliance/dpa

A Berlin, s'étonne la Süddeutsche Zeitung, c'est l'impression que les choses ne bougent pas qui a conduit à la réélection du maire en exercice. Klaus Wowereit rassure parce qu'il ne fait rien. Au niveau fédéral, cela fonctionne différemment. La force d'inertie du gouvernement est source d'angoisse et de plus en plus de citoyens allemands attendent avec impatience la fin de la coalition conservatrice-libérale. Il y a dans le pays un souhait encore diffus d'alternance politique mais, selon le journal, un changement de gouvernement avant la fin de la législature est presque aussi difficile que la résolution de la crise de l'euro.

Le quotidien communiste Neues Deutschland, enfin, commente la défaite du parti Die Linke, qui a gouverné la capitale ces six dernières années aux côtés des sociaux-démocrates. Le Parti d'extrême-gauche a perdu de son aura politique, surtout auprès de la jeunesse. Pour reconquérir cet électorat, il lui faut des vertus de base qui lui manquent : plus de transparence, de curiosité, de tolérance, d'imagination et d'envie manifeste de réforme sociale. Voici, selon le journal, les enjeux d'avenir pour une gauche démocratique.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Aude Gensbittel