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Victoire de Pierre Nkurunziza

24 juillet 2015

Au Burundi, Pierre Nkurunziza, candidat à un troisième mandat, a emporté l’élection présidentielle dès le premier tour. Il a recueilli 69% des suffrages et arrive en tête loin devant l'opposant Agathon Rwasa.

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Image : picture-alliance/dpa/C. Karaba

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Sans surprise, le président sortant a été réélu. Il l'a emporté dès le premier tour de l’élection présidentielle, avec plus de 69% des voix. Pierre Nkurunziza va donc effectuer un troisième mandat, en dépit des protestations des opposants, qui jugent sa candidature contraire à la Constitution et aux accords de paix d’Arusha signés en 2000.

Du côté du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, on se félicite de la réélection du candidat Pierre Nkurunziza. Vous pouvez écouter la réaction du sénateur Gélase Daniel Ndabirabe, le porte-parole du parti présidentiel. Selon les résultats rendus publics par la Céni, Pierre Nkurunziza l’emporte dans 16 des 18 provinces du pays, notamment à Bujumbura, qui lui est pourtant traditionnellement hostile. Mais ces résultats, les principales figures de l’opposition burundaise les rejettent. C’est le cas du Dr Jean Minani, le président du Sahwanya Frodebu Nyakuri. Jean Minani fait partie des candidats qui s'étaient retirés de la course avant le scrutin.

Agathon Rwasa en deuxième position

Agathon Rwasa, l'un des principaux opposants, n’avait, lui, pas formellement retiré sa candidature. Candidat de la coalition d'opposition des Indépendants de l'Espoir, Agathon Rwasa est arrivé deuxième avec 18,99% des suffrages. Il l'emporte d'une courte tête dans les provinces du Bujumbura rural, son fief traditionnel, et de Rumonge, dans le sud-est du pays. Mais Agathon Rwasa ne reconnaît pas, lui non plus, la légitimité du scrutin qu'il n'avait pourtant pas ouvertement appelé à boycotter. Désormais, il appelle à la formation d'un gouvernement d'union nationale.

Pierre Nkurunziza l'a emporté loin devant les autres candidats, selon les résultats annoncés par la Céni
Pierre Nkurunziza l'a emporté loin devant les autres candidats, selon les résultats annoncés par la CéniImage : picture-alliance/AP Photo/J. Delay

Les scores des autres candidats sont négligeables

Gérard Nduwayo, candidat de l'Uprona, le principal parti tutsi, a obtenu 2,14%, Jean Minani du Frodebu-Nyakuri crédité de 1,36%, Jacques Bigiramana de l’aile du FNL, le Front National de Libération, reconnu par le pouvoir, engrange 1,01%. Tandis que l'ex-président Domitien Ndayizeye 0,71%, Jean de Dieu Mutabazi, à la tête de la COPA, la coalition des partis politiques pour une opposition participative, une coalition de la mouvance présidentielle, obtient 0,16%. Et c’est l'ancien chef de l'Etat Sylvestre Ntibantunganya qui ferme la marche avec 0,14% des voix.

Possibles sanctions de l’UE

L’Union européenne qui s’est retirée du processus électoral et menace de prendre des sanctions à l’encontre de certains cadres du régime de Bujumbura. Certains noms circulent. On pourrait envisager que les derniers restés fidèles au président Nkurunziza figurent sur la liste des sanctions – comme Willy Nyamitwe, qui est l’un des principaux conseillers en communication du chef de l'Etat. Mais aussi Pascal Nyabenda, le président du CNDD-FDD, le parti au pouvoir. Gervais Ndirakobuca, alias Ndakugarika. Il est général, chef de cabinet de police, mais aussi Edouard Nduwimana, le Ministre de l’intérieur, sans oublier l’ancien chef rebelle, le général Aloys Nzabampema, du FNL, les Forces nationales de libération. Par ailleurs, l'Union européenne envisage de suspendre sa coopération avec le Burundi. Et le gouvernement burundais n’a pas tardé à réagir à ces menaces de sanctions. Alain Aimé Nyamitwe, le chef de la diplomatie burundaise, réagit surtout sur la menace de rupture de l'aide financière que brandissent certains partenaires extérieurs de son pays.

Les forces de sécurité veillaient à l'ordre à Bujumbura après l'annonce des résultats
Les forces de sécurité veillaient à l'ordre à Bujumbura après l'annonce des résultatsImage : Reuters/M. Hutchings