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Vidye Tchimanga et le Covid-19 : "Je me porte mieux"

2 avril 2020

Vidye Tchimanga, conseiller du président Félix Tshisekedi en matière de stratégie, a été testé positif au Covid-19, la semaine dernière, à Kinshasa. Il avait annoncé la nouvelle lui-même sur les réseaux sociaux.

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Coronavirus
Image : picture-alliance/dpa/Geisler-Fotopress

"Le principal virus à vaincre, c'est la peur" (Vidye Tchimanga)

En annonçant la nouvelle sur les réseaux sociaux,  Vidye Tchimanga, le conseiller du président Félix Tshisekedi devient pour l’instant la seule personnalité politique à avoir été officiellement infectée.

Même si les autorités ne l'ont pas confirmé, plusieurs médias ont annoncé la contamination de la ministre de l'Economie, Acacia Bandubola, dont le directeur de cabinet adjoint, par ailleurs son frère, Dédié Bandubola, est lui aussi décédé du Covid-19, mi-mars.

Au micro de la DW,  Vidye Tchimanga indique qu’il se rétablit. Entretien.

DW: Bonjour Monsieur Vidye Tchimanga. Comment vous portez-vous?

Vidye Tchimanga Tshipanda: Je me porte beaucoup mieux depuis deux jours.  Plus de maux de têtes, plus d’essoufflements, plus de rhume. Juste les courbatures dans le dos dues aux effets secondaires de la chloroquine. 


DW: Dans quelles circonstances avez-vous contracté le Covid 19?

Vidye Tchimanga : Comme pour la plupart des cas, il est très difficile de retracer l’origine, le lieu ou la personne qui a pu me contaminer.  Je suis convaincu que ce virus est entré en RDC aux alentours du mois de novembre. A l’ère de la mondialisation, tous les pays du monde ont été en contact avec la Chine qui semble être le foyer de l’épidémie. La RDC ne fait pas exception. Or l’épidémie officiellement reconnu epar la Chine en décembre 2019 a eu le temps pendant au minimum les 45 jours précédents, de se propager. 

DW: Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous étiez testé positif?

Vidye Tchimanga : Sur le moment, mon cœur s’est serré, puis je me suis rappelé que le facteur stress était un accélérateur pour cette maladie. Je me suis donc accroché au principe que plus de 95% des cas restent bénins et que déjà un protocole, utilisé dans les pays atteints, porte ses fruits. A savoir la chloroquine couplée à l'azithromycine.  

J’ai accentué le confinement que ma famille avait déjà adopté depuis une semaine et on a procédé à mon isolement.  

DW: Etes-vous bien pris en charge par les médecins?

Vidye Tchimanga : Je suis pris en charge et je bénéficie d’un suivi.  Malheureusement, tous les pays du monde ont étés surpris et dépassés par la rapidité de propagation et le manque de préparation à ce virus. Les pays les plus développés n’arrivent que très difficilement à donner la réponse adéquate en qualité et en quantité. La RDC ne fait pas exception, mais je salue le dévouement et l’engagement des équipes de l’INRB (Institut National de la Recherche Biomédicale), de suivre les conseils de l’OMS relayés par le ministère de la Santé et notre gouvernement. Suivi et Riposte. Je suis d’avis que nous devons mobiliser bien plus de moyens humains, de mobilité, de communication et technique pour ces équipes qui sont le premier chaînon de cette lutte qui sera longue et pénible.  

Le corps médical doit aussi être mobilisé, informé et équipé afin de donner le maximum de résultats en réponse à ce fléau. Le premier virus à vaincre c’est la peur. C’est la peur qui rendra le COVID-19 plus dangereux si nous ne la maîtrisons pas dès aujourd’hui. 


DW: On a appris que plusieurs officiels congolais seraient aussi infectés. Le confirmez-vous?

Vidye Tchimanga : Je n’ai pas la réponse à cette question. 
 

DW: Pensez-vous que votre pays est préparé à faire face à cette pandémie?

Vidye Tchimanga Tshipanda: Je pense qu’aucun pays n’y a été préparé, mais que la RDC est en train de faire de son mieux pour y répondre valablement. Par contre, je suis d’avis que l’implication de la population, à travers l’information et la vulgarisation de la vérité sur ce fléau, est primordiale. Cette implication et la prise de conscience au plus vite fera la différence entre un scénario catastrophe et une gestion sereine de la situation.  Le plus dur est devant nous.  Si la population et le corps médical paniquent par manque d’information, d’autres conséquences seront à déplorer :faim, violences, pillages.  Déjà aujourd’hui, les proches de personnes atteintes sont stigmatisées et rejetées par la population. Qu’en sera-t-il lorsque la population se rendra compte qu’elle est infestée à 40 où 60% ?

DW: Quels conseils avez-vous à donner à vos compatriotes pour éviter d'être contaminés?

Vidye Tchimanga : Suivre les conseils de l’OMS relayés par le ministère de la Santé et notre gouvernement.

 

Vous pouvez écouter cette interview menée par Eric Topona en intégralité en cliquant sur l'image en haut de cette page.