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Visite du ministre allemand de la Défense en Afghanistan.

Ph.Pognan10 mars 2009

Franz Josef Jung rend visite ce mardi aux troupes de la Bundeswehr déployées à Mazar-i-Sharif dans le cadre de l’ISAF, la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan de l'Otan .

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Le ministre allemand de la Défense, Franz Josef Jung s'adresse aux soldats allemands dans le camp de Mazar-i- SharifImage : AP

C’est avec un espoir teinté d’inquiétude que Berlin observe l’évolution en Afghanistan. Espoir face aux progrès dans la reconstrution du pays. Inquiétude parce que la communauté internationale a toujours de gros problèmes face à la situation sécuritaire. Le président afghan Hamid Karzai est encore loin de pouvoir faire respecter la loi dans tout le territoire. La formation des forces de sécurité afghanes par la coalition alliée -dont l’Allemagne-, s’est déroulée à un rythme trop lent jusqu’ici. En tout, 70.000 soldats et policiers ont été formés, au moins 100.000 autres doivent l’être encore. Ce mardi, lors de la visite d' un centre allemand d’instruction de la police afghane à Mazar-i-Sharif, le ministre allemand de la Défense a rappelé que l'Union européenne doit encore renforcer ses efforts et tenir ses engagements dans le domaine de l'instruction des policiers afghans. Berlin a tenu les siens.

Verteidigungsminster Jung in Afghanistan
Franz Josef Jung serre la main d'un officier de police au centre de formation de Mazar-i SharifImage : AP

Un thème qui occupe aussi le ministre tout au long de son voyage, c’est l’intégration - difficile - du Pakistan au processus de sécurisation de l’Afghanisan.

“Le Pakistan, la vallée de la Swat et les zones tribales sont des refuges pour les Taliban, mais aussi des zones de recrutement pour terroristes qui s’infiltrent en Afghanistan. Nous devons coopérer plus efficacement dans ce domaine pour contrôler les frontières aussi et surtout avec le Pakistan.”

La Bundeswehr est présente avec 3.700 soldats déployés dans le Nord afghan. Une région réputée relativement calme bien que depuis quelque temps les soldats allemands y soient la cible d’attaques répétées. C’est pourquoi quelques 600 soldats d’élite allemands vont renforcer la Force de Réaction Rapide dans la région nord. La limite des effectifs prévue par le mandat de l’armée allemande est de 4.500 hommes en tout et le ministre ne veut pas dépasser ces effectifs.

“Selon mon estimation - et j’ai fait le point à ce sujet avec nos amis afghans - nous avons à faire avec environ 1500 terroristes afghans décidés à l’usage de la violence. Et c’est pourquoi il faut tenir compte des chiffres relatifs. La part militaire de la mission en Afghanistan est suffisante. Ce que nous devons développer c’est la reconstruction civile et la formation des forces afghanes .”

C’et sur ces activités que Berlin veut se concentrer dans le nord de l’Afghanistan où la Bundeswehr assure le commandement de l'Isaf. Les dépenses de l’Allemagne pour la reconstruction civile passeront cette année de 80 à 170 millions d’euros. Franz Josef Jung estime ainsi que l'Allemagne remplit pleinement ses engagements.

Plus tard ce mardi, lors de sa visite de la base allemande de Feizabad, Franz Josef Jung a appelé les Taliban modérés à participer à la reconstruction de l’ Afghanistan et les a appelés à renoncer à la violence et à oeuvrer pour la paix.

Peu après cet appel du ministre allemand aux Talibans, la réponse est arrivée sous la forme de deux missiles qui se sont abattus sur le camp de la Bundeswehr à Kunduz où Franz Josef Jung est attendu demain avant de rentrer à Berlin.

Les Taliban restent un sérieux problème pour la sécurité dans au moins dix provinces du pays, le Président Barack Obama le sait, puisque, à côté de son offre de dialogue aux "Taliban modérés" il envoie 17.000 soldats en renfort des quelques 80.000 soldats de l’alliance qui y sont déjà déployés. Ce mardi même à Bruxelles, son vice président Joe Biden a demandé un plus grand soutien de la part des alliés de l’OTAN en Afghanistan.