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Vladimir Poutine, un hôte contesté

4 juin 2012

Quatre semaine après la troisième investiture de Vladimir Poutine en tant que président, cette rencontre entre la Russie et l'Union européenne n'était, ni pour Moscou ni pour Bruxelles, un sommet de routine.

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Vladimir Poutine, (au centre), Jose Manuel Barroso (à dr.) et Herman Van Rompuy
Vladimir Poutine, (au centre), Jose Manuel Barroso (à dr.) et Herman Van RompuyImage : dapd

Le président Poutine fait face actuellement dans son pays à une vague de contestation comme il n'y en a plus eu depuis près de vingt ans. Depuis les élections législatives de décembre 2011, des dizaines de milliers de Russes descendent régulièrement dans les rues pour protester. Une partie des couches moyennes conteste encore la victoire de Vladimir Poutine à la présidentielle de mars 2012.

Quand l'UE critique les éléctions russes

Russland Roter Platz Proteste gegen Präsident Wladimir Putin
Manifestations contre le président Poutine à Moscou, fin maiImage : picture-alliance/dpa

À la mi-mai encore, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, également présente à ce sommet, avait critiqué les arrestations et les condamnations de plusieurs dirigeants de l'opposition russe. Ce qui explique peut-être la distance et la froideur manifestées par le président russe en ouvrant ces discussions à Saint-Pétersbourg. Se référant au régime de visas imposés aux citoyens russes dans les pays de l'Union européenne, Vladimir Poutine est même allé jusqu'à affirmer :

« Une véritable coopération est impossible tant qu'il y aura des barrières pour les ressortissants de notre pays. Nous étions il y a quelques jours en Europe de l'Ouest, à Berlin et à Paris. Nos journalistes russes n'avaient obtenu que des visas d'une journée, qui arrivaient à expiration en pleine conférence de presse à Paris. Et quoi, ils devaient se lever et partir ? »

La Syrie s'invite dans les débats

Après l'escalade de la violence en Syrie, l'UE espère toujours que la Russie - soutien inconditionnel de Damas jusqu'ici - va davantage coopérer et modifier sa position pour enfin adopter une résolution dure vis-à-vis du régime du président Bachar al-Assad au Conseil de sécurité des Nations unies. À l'issue du sommet, Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, a souligné : « L'Union européenne et la Russie ont des approches différentes mais nous sommes pleinement d'accord pour considérer que le plan Annan offre la meilleure chance de stopper le cycle de la violence en Syrie, d'éviter la guerre civile et de trouver une solution pacifique et durable. »

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La Russie, un soutien inconditionnel de la Syrie. Mais jusqu'à quand ?Image : AP

Autre sujet évoqué à Saint-Pétersbourg : le programme nucléaire controversé de l'Iran. Comme Damas, le régime de Téhéran est aussi un allié de Moscou et la Russie pourrait jouer là un rôle de médiateur.

La crise de l'euro, enfin, était également à l'agenda des discussions. Une grande partie des réserves en devises de la Russie étant en euro, Moscou s'inquiète de la santé de la monnaie européenne. Devant la presse, le président russe a conclu : « Au final, je voudrais à nouveau souligner que la discussion d'aujourd'hui a été fructueuse. Évidemment, nous ne sommes pas toujours d'accord sur tout. » Mais la Russie et l'Union européenne sont conscientes de l'importance de leurs échanges économiques et commerciaux croissants. Cela devrait faciliter la coopération.

Auteur : Philippe Pognan (avec AFP, DPA, Reuters)
Édition : Marie- Ange Pioerron