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Washington met de l'eau dans son vin avec Israël

17 mars 2010

A trois jours d'une réunion du Quartett pour le Proche-Orient, les Etats-Unis jouent la carte de l'apaisement avec Israël. La tension est vive entre les deux pays depuis l'annonce de nouveaux projets de colonies.

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Le quartier de Ramat Sholmo, à Jérusalem-Est, doit accueillir 1600 nouveaux logements juifsImage : AP

Après le bâton, la retour de la carotte : hier, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, ont tour à tour souligné les liens "indestructibles" entre Israël et les Etats-Unis. Washington met donc de l'eau dans son vin, mais ne pardonne pas pour autant le camouflet infligé à Joe Biden, la semaine dernière. Le gouvernement israélien avait annoncé la construction de 1.600 nouveaux logements à Jérusalem-Est, alors que le vice-président américain était dans la capitale pour relancer le processus de paix. Hillary Clinton :

"C'était insultant, et pas seulement envers le vice-président qui n'a certainement pas mérité cela. Il était venu avec un message très clair d'engagement pour le processus de paix et de solidarité avec le peuple israélien. C'était une insulte envers les Etats-Unis."

Israel USA George Mitchell bei Benjamin Netanyahu in Jerusalem
George Mitchell, à gauche, et Benjamin Netanyahu, en janvier dernier à JérusalemImage : AP

George Mitchell reporte sa tournée sine die

Signe que l'affront n'est pas complètement digéré : l'émissaire américain George Mitchell, qui devait retourner cette semaine au Proche-Orient, a reporté son voyage sans préciser de date. Concrètement, Washington attend du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'il revienne sur sa décision afin de redonner une chance à la reprise du dialogue avec les Palestiniens. Mais le ton a été donné hier par le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, qui a jugé les revendications américaines "éhontées". De son côté, l'ex-ministre de la Défense Shaul Mofaz, de l'ancien parti au pouvoir Kadima, reproche à Benjamin Netanyahu son absence de concept pour la paix au Proche-Orient, à l'origine selon lui de la crise de confiance entre Israël et les Etats-Unis :

"Nous avons besoin d'une vision et d'un plan. Si la vision est "deux Etats pour deux peuples", alors nous devons présenter un plan responsable et pratique, susceptible d'entraîner un processus de dialogue et de compréhension avec les Palestiniens. Je pense que la génération actuelle de dirigeants ne peut pas se dédouaner de sa responsabilité sur la conclusion d'un accord avec les Palestiniens."

Israel / Jerusalem / Unruhen
Les violences d'hier étaient les pires depuis plusieurs annéesImage : AP

La question des colonies met le feu aux poudres

Au lendemain d'une "journée de la colère" à Jérusalem-Est et dans les territoires palestiniens, Israël a levé son bouclage de la Cisjordanie et rouvert l'Esplanade des Mosquées, mais les forces de sécurité restent en état d'alerte. Lors des affrontements d'hier, 16 palestiniens et une quinzaine de policiers israéliens ont été blessés, 60 manifestants palestiniens ont été arrêtés.

Et c'est dans ce contexte que la haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est attendue cet après-midi à Jérusalem où elle doit rencontrer Avigdor Lieberman, puis le président palestinien Mahmoud Abbas. En début de semaine, elle avait elle aussi sévèrement critiqué les nouveaux projets de construction à Jérusalem-Est.