1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

WikiLeaks, des airs de Big Brother

30 novembre 2010

Les éditorialistes commentent les révélations du site internet WikiLeaks sur la diplomatie américaine, qui ont mis hier la communauté internationale en émoi. Et les journaux redoutent les conséquences de cette affaire...

https://p.dw.com/p/QLir
"Le voile se lève" - la Une du Spiegel sur les révélations de WikiLeaksImage : picture-alliance/dpa

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, pas de surprise quant au contenu des télégrammes diplomatiques. On savait déjà en Allemagne qu’Angela Merkel n’aime pas trop prendre de risques et que Guido Westerwelle n’est pas un as de la diplomatie. Les dirigeants de la planète sont ridiculisés, mais ça n’est pas le plus grave. Le plus grave est, qu’à l’avenir, ils n’oseront peut-être plus parler en toute confiance les uns avec les autres…

Wikileaks veröffentlicht Dokumente US Außenpolitik
Les journaux ne parlent que de ça : WikiLeaks!Image : AP

C’est également l’avis de la Süddeutsche Zeitung qui titre « Trop de vérité ». Les télégrammes diplomatiques auraient mieux fait de rester dans les ordinateurs du ministère américain des Affaires étrangères, affirme le quotidien. Le monde risque d’être moins sûr avec ces nouvelles révélations. Car il s’agit là de guerre et de paix, de vie et de mort. Les diplomates ont besoin de confidentialité et de confiance pour pouvoir bien travailler. Et, souligne le journal, leur travail consiste à fournir des informations à nos dirigeants pour les aider à prendre une bonne décision. Que se passera-t-il désormais si les diplomates n’osent plus s’exprimer sur le programme nucléaire iranien ou sur la politique monétaire chinoise ? La Süddeutsche Zeitung conclut : WikiLeaks a brisé la vitre de la diplomatie en retirant un élément fondateur : la confiance.

Berlin Auswärtiges Amt - Das Amt und die Vergangenheit - Deutsche Diplomaten im Dritten Reich und in der Bundesrepublik
Des diplomates allemands : oseront-ils encore s'exprimer?Image : AP

Pas de liberté sans responsabilité, continue Die Welt. WikiLeaks voulait être le porte-parole de la liberté, mais il a omis de respecter le secret diplomatique. Or, le monde de la diplomatie est un peu comme une sphère privée, une sphère qui se doit d’être respectée. Pour Die Welt, il est dangereux de vouloir une société hypertransparente. Sans espace privé, point de liberté, s’exclame le journal, qui se réfère au Big Brother du roman de George Orwell.

Die tageszeitung
a des propos plus modérés. Certes, les rapports entre le monde politique et celui des médias risquent d’être plus tendus. Néanmoins, WikiLeaks a l’avantage de faire connaître au monde entier les dessous des cartes. Il est fini le temps où seul un petit cercle d’élites savait ce qui se jouait dans le monde. Alors, continue ainsi, WikiLeaks !

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Sébastien Martineau