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WikiLeaks : les révélations qui dérangent

25 octobre 2010

Le site internet WikiLeaks a mis en ligne vendredi 400.000 rapports militaires américains, qui dressent un tableau très sombre de la guerre en Irak. La pression s'accentue sur Washington pour qu'une enquête soit menée.

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Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange (à droite), était samedi à LondresImage : dpa

Pendant des mois, l'équipe de WikiLeaks a décortiqué des milliers de rapports d'incidents qui concernent la période 2004-2009. Le site s'est associé à des grands médias, en pointe dans le domaine de l'internet, pour pouvoir mettre à la disposition du public ces informations confidentielles de l'armée américaine. Bien sûr, WikiLeaks ne révèle pas l'origine de ces documents.

Hillary Rodham Clinton UN Vollversammlung zu Pakistan
Hillary Clinton estime que ces révélations mettent en danger les soldats américainsImage : AP

Dans ces rapports, l'équipe du site a trouvé la trace de 109.000 tués, dont 66.000 civils irakiens et 3.771 soldats de la coalition. Beaucoup sont des victimes d'affrontements entre différentes factions, mais il est question aussi de bavures par excès de prudence ou de malentendus entre les forces irakiennes et celles de la coalition, sans compter les agences de sécurité privées.

Les Etats-Unis sous pression

A Washington, on considère que cette fuite fait peser « un risque sur la vie des soldats et des civils des Etats-Unis et de leurs alliés ». Le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, met en doute l'intérêt même de ces rapports :

« Ce sont des rapports tactiques de terrain, ce sont des instantanés, ils ne racontent pas toute l'histoire de ce conflit. Je ne crois pas qu'ils fournissent beaucoup d'informations nouvelles sur ce qui s'est passé pendant ce conflit. Ils fournissent seulement des fragments d'informations. »

Irak USA Truppen verlassen Irak
Les dernières troupes combattantes américaines ont quitté l'Irak fin aoûtImage : AP

Mais cet avis est loin d'être partagé par tous. Même au Royaume-Uni, les réactions ont été vives. Le vice-Premier ministre Nick Clegg a estimé dimanche qu'il fallait une réponse à de « très, très graves allégations ». Il a fait référence notamment aux révélations sur les nombreux actes de tortures.

Des actes qui mettent mal à l'aise à Bagdad, également, car les forces de sécurité irakiennes sont particulièrement montrées du doigt. Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, s'en est pris à WikiLeaks, considérant que le site cherchait à le déstabiliser.

Le rapporteur des Nations Unies sur la torture, Manfred Nowak, appelle le président Barack Obama à lancer une enquête sur ces faits. Une enquête exigée également par le Conseil de coopération du Golfe, qui regroupe plusieurs Etats, dont l'Arabie saoudite et le Koweït.

Fin aôut, les Etats-Unis ont retiré leurs dernières troupes combattantes d'Irak. L'armée américaine reste néanmoins présente pour des missions d'encadrement et de formation.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Jean-Michel Bos