Dans son dernier ouvrage, Marie NDiaye évoque Berlin et ses fantômes.
C'est dans le cadre du Festival de théâtre francophone de Berlin, un festival organisé pour la troisième fois par l'association La Ménagerie, que Marie NDiaye est venue lire son dernier ouvrage en date, « Y penser sans cesse ». Ce texte sans ponctuation nous plonge au cœur de Berlin et de son histoire.
« Y penser sans cesse » est sorti dans sa version bilingue allemand-français en février 2011 aux éditions de L'arbre vengeur. Mais ce texte fait partie d'un projet plus vaste, intitulé Die Dichte, que l'on peut traduire par la densité, et qui est composé de cette lecture, d'un film sur Berlin de Denis Cointe et de la performance musicale d'un pianiste et d'un saxophoniste.
Le texte de Marie NDiaye est écrit sans ponctuation comme un poème fait pour être déclamé. Il s'agit d'une promenade dans Berlin, avec en filigrane, l'histoire chargée de cette ville, et notamment les Stolpersteine, littéralement les pierres sur lesquelles on butte, pavés de cuivre que l'on trouve devant les maisons des Juifs qui ont été déportés ou assassinés sous le troisième Reich.
La langue allemande, langue d'adoption des deux protagonistes, fait partie des personnages du texte, tout comme la petite fille qu'était la narratrice, et le fantôme du petit garçon déporté qui habitait dans leur immeuble.
Auteur: Audrey Parmentier
Edition: Aude Gensbittel