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Zone euro : la peur de la contagion

29 avril 2010

Alors que l'incendie grec est loin d'être éteint, deux autres départs de feu se sont déclarés au Portugal et en Espagne. La peur d'une extension de la crise à toute la zone euro préoccupe les dirigeants européens

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La chancelière Angela Merkel et le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, à Berlin hier avant la conférence de presse
La chancelière Angela Merkel et le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, à Berlin hier avant la conférence de presseImage : picture-alliance/dpa

La crise s’emballe au sein de la zone euro. L'agence de notation Standard & Poor's a baissé hier les notes du Portugal et de l'Espagne. Ce qui signifie que ces deux pays subissent à leur tour la défiance des marchés. Quant à la Grèce, sa situation s'est améliorée depuis que le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et le directeur du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, sont venus à bout des dernières réticences allemandes.

Il semble bien que le gouvernement allemand ait compris qu'il s'était enfermé dans une impasse et qu'il ne pourrait pas tenir seul face à ses partenaires européens. Surtout, face à l'urgence de la crise, l'essentiel est d'éviter maintenant sa contagion à d'autres pays. « Il en va de la stabilité de toute la zone euro et nous ne nous déroberons pas face à cette responsabilité », a déclaré la chancelière Angela Merkel. « L'Allemagne soutiendra la Grèce mais à condition que ce pays accepte un programme exigeant de réformes. Afin que la confiance des marchés puisse être restaurée."

Logique du marché

Cette crise a fait apparaître le rôle des agences de notation et aussi la question de leur légitimité. En particulier pour deux d’entre elles : Standard and Poor's et Moody's and Fitch, des agences américaines qui servent d'étalon sur les marchés internationaux en matière d'évaluation des risques pour les investisseurs. Quand Standard and Poor's baisse la note de la Grèce sur les marchés, cela signifie que seuls les investisseurs qui veulent des rendements importants, très spéculatifs, peuvent proposer leur argent.

Pourquoi des états souverains acceptent cette règle du jeu ? En vérité, c’est quasiment incompréhensible. D’ailleurs, pour ce qui concerne l'aide accordée à la Grèce, en décidant que le taux serait de 5%, les Européens ont choisi de se sortir de la logique du marché. Donc pour conclure : les états qui s'endettent et vont ensuite emprunter sur les marchés sont d'une certaine manière responsables car ils se mettent sous la coupe de ces agences dont personne, ou presque, ne sait qui tire les ficelles derrière.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot