La religion dans les écoles allemandes / Le Portugal va mieux

C'est un débat qui a pris de l'ampleur récemment : faut-il interdire le voile aux jeunes filles musulmanes ? Ce voile que porte les croyantes sur la tête, aussi appelé parfois foulard ou Hijab. La proposition a été faite par une ministre dans la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans l'ouest du pays. Elle ne veut pas l'interdire à toutes, ni partout, mais l'interdire aux jeunes filles de moins de 14 ans à l'école. "Il faut protéger les fillettes de la volonté de leurs propres parents", dit la ministre.

Le débat est lancé, un an après l'interdiction du voile pour les fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction. Un débat salutaire pour certains, il poserait de bonnes questions. D'autres battent en brèche, rappelant que la question ne concerne que très peu de fillettes et que c'est aux directeurs d'école de régler la question et non à la loi.

Vu d'Allemagne profite du débat pour revenir sur la question de la religion en milieu scolaire en Allemagne. 

Liens étroits entre communautés religieuses et République fédérale 

Il faut savoir que l'Allemagne compte 3 religions principales. Selon les derniers chiffres disponibles, ceux de fin 2016, 28,5% des habitants se déclaraient catholiques, 26,5% protestants, et 4,9% - le chiffre augmente régulièrement- musulmans.

Il existe de très grosses différences entre l'Est et l'Ouest du pays, puisque même si l'Allemagne est réunifiée depuis 1990, les habitants de l'Est continuent à être près de la moitié à déclarer ne pas croire en Dieu. C'est seulement un habitant sur 10 environ à l'Ouest, et 36,2% pour l'ensemble du pays. 

L'administration allemande collecte un impôt religieux pour les Eglises chrétiennes et les liens avec les cultes sont très étroits dans certains domaines. "Le pays à un système qui repose sur le principe de subsidiarité", explique Klaus Nientiedt, rédacteur en chef dujournal hebdomadaire du diocèse de Fribourg, Konradsblatt, dans l'Ouest de l'Allemagne. "L'Etat allemand estime qu'il ne doit pas tout faire dans le domaine social, mais que des institutions privées peuvent aussi faire des offres, et lui finance. Le secteur privé est donc très grand et les deux grandes Eglises, catholique et évangelique, sont les plus grandes institutions du secteur."

Cours de religion en milieu scolaire

La religion est présente aussi à l'école, avec des cours dédiés. "Le système est très complexe, et il existe des exceptions, mais en général, pour la majorité des élèves de tout le pays, les élèves ont des cours de religion, au même titre que des cours de maths, d'Allemand ou d'Anglais", explique Klaus Nientiedt. "Ce n'est pas du catéchisme, cela se fait en dehors de l'école. Les professeurs abordent là toutes les religions, en Allemagne mais aussi ailleurs dans le monde." 

Ces cours sont généralement bien acceptés, même si certains estiment que le poids des confessions dans l'école serait trop important. "Si les parents ne souhaitent pas que leurs enfants suivent ces cours, ils peuvent l'indiquer à l'école, et à ce moment-là les élèves vont suivre des cours de philosophie, d'éthique ... Les noms et les contenus varient en fonction de Länder", explique Klaus Nientiedt. Des associations athées ou agnostiques se sont même battus pour avoir le droit de proposer leurs cours en lieu et place de ceux de religion. 

Mais Klaus Nientiedt estime que ces cours sont importants. "On est dans un monde globalisé et nous avons aujourd'hui une pluralité religieuse dans le pays. Il faut donc préparer les élèves, leur expliquer ce qu'est la religion, ce que le fondamentalisme, ce qu'est l'extrémisme, etc. Tout ça est abordé en cours de religion, de façon professionnelle."

Le débat autour des cours de religion n'est pas une exception allemande. Le voisin belge a récemment introduit des cours de citoyenneté dans ses programmes, qui peuvent remplacer les cours de religion. 

                                                                ------------------------------------

                                                                   Le Portugal va mieux !

Petit pays de 10 millions d'habitants au Sud de l'Europe, le Portugal a fortement souffert de la crise financière mondiale récente, notamment entre 2011 et 2015. Près de 20% de chômage, une dette phénoménale, le pays a dû être aidé à hauteur de 78 milliards d'euros par l'Europe et le FMI. Avec les plans de rigueurs imposés à la clé ...

En 2015, à la surprise générale, c'est finalement un gouvernement socialiste soutenu par l'extrême gauche qui décide de mettre en route une politique de relance par le pouvoir d'achat. La croissance et la confiance revenant en Europe. Le Portugal semble désormais tourner le dos à l'austérité

À Lisbonne les terrasses se remplissent, on fait désormais des affaires. Reportage à Lisbonne de Marie-Line Darcy à écouter dans la seconde partie du magazine (dès 8'30''). 

Pour écouter le magazine en entier, cliquer sur l'image ci-dessus. Magazine à télécharger au format MP3 et à partager, en cliquant sur la droite de votre écran. Tous les podcasts de Vu d'Allemagne sont disponibles ici.