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Mgr Mulumba, frère de Tshisekedi, accuse le gouvernement

1 février 2018

Un an après la mort en Belgique d'Etienne Tshisekedi, sa dépouille n’a toujours pas été rapatriée en RDC. La famille de l’opposant dénonce la mauvaise foi du gouvernement qui rejette toute responsabilité.

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Demokratischen Republik Kongo, das Haus vom kogolesischen Opponenten Etienne Tshisekedi
Image : DW/Frejus Quenum

RDC : polémique autour du rapatriement du corps d'Etienne Tshisekedi - MP3-Stereo

En août 2017, un accord tacite aurait été trouvé entre les autorités, la famille ainsi qu'avec la formation politique d'Etienne Tshisekedi, l'UDPS. Selon cet accord, le gouvernement s’engageait à organiser le rapatriement de la dépouille de l'opposant.

Monseigneur Gérard Mulumba, le frère cadet d’Étienne Tshisekedi, confie à la DW : "Nous avons choisi un lieu en-dehors de la ville de Kinshasa, du côté du cimetière. Nous sommes arrivés à un accord qui n’a été nulle part écrit. Les réunions se tenaient dans le cabinet du ministre de l'Intérieur. Il n'a plus convoqué les réunions et depuis lors, c'est le blocage. C'est le gouvernement qui bloque. Pour nous, ils ont peur des troubles et que leur régime soit menacé,"

Et il ajoute espérer "que les autorités finiront par se décider à rapatrier le corps d'Etienne Tshisekedi et à organiser les funérailles qu'il mérite".


Pour le gouvernement, c'est une affaire familiale

Ces accusations sont réfutées par les autorités congolaises. Joint par nos soins, le ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé Omalanga, semble irrité par ce dossier.

L'interview de Lambert Mendé Omalanga

"Le gouvernement voulait rendre honneur à un ancien Premier ministre. Le gouvernement ne va pas aller prendre le corps de quelqu'un de force à sa famille pour lui rendre des honneurs. Le jour où sa famille décidera de le rapatrier, le gouvernement lui rendra les honneurs dus à un ancien Premier ministre, point barre. Il faut qu'on nous laisse tranquille. Le pays a d'autres priorités. Je n'ai rien à déclarer. Ce n'est pas une affaire d'Etat. C'est une affaire de la famille", s’emporte Lambert Mendé Omalanga.


Messes d’action de grâce à Kinshasa

A l’occasion du premier anniversaire de la disparition de l’opposant, Monseigneur Gérard Mulumba, le cadet du défunt, a dit une messe d'action de grâce en mémoire d'Etienne Tshisekedi. Une autre messe d’action de grâce a également été organisée cet après- midi à Kinshasa, par l'un des transfuges de l’UDPS, l’actuel Premier ministre Bruno Tshibala.

Un sit-in exigeant le rapatriement de celui que ses partisans appelaient affectueusement le "sphinx de Limete", le quartier où il habitait à Kinshasa, a eu lieu à Bruxelles, la capitale Belge, ce jeudi après midi.

Juste avant sa mort, Etienne Tshisekedi avait supervisé l'accord politique baptisé "Accord de la Saint-Sylvestre", signé fin 2016, entre avec la majorité présidentielle, et l’opposition, sous l’égide des évêques catholiques de la CENCO, la conférence épiscopale nationale du Congo.

Cet accord était censé dénouer la crise politique, consécutive à la fin du mandat de Joseph Kabila, l’actuel président, accusé par une partie de l’opposition de ne pas vouloir quitter le pouvoir.

Depuis, la mort du "Sphinx de Limete", la situation s’est empirée, avec de récurrentes violations des droits de l’homme, dont les plus récentes ont été la violente répression des manifestations pacifiques, fin 2017 et début 2018.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona