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A Beni, les promesses des candidats ne font pas mouche

Pascal Mapenzi
7 décembre 2023

Jusqu'ici, trois candidats à la présidentielle se sont déplacés à Beni, dans l'est de la RDC. Mais leurs engagements en matière de sécurité ne convainquent pas.

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Une femme se tient dans un bâtiment réquisitionné pour servir de lieu de dépouillement des urnes après un vote symbolique, le 30 décembre 2018, au stade de Kalinda à Beni.
Habitués aux promesses classiques mais rarement tenues, les habitants de Beni se veulent réalistesImage : Getty Images/AFP/A. Huguet

Moïse Katumbi Chapwe, Denis Mukwege et Martin Fayulu Madidi : ces trois candidats de l'opposition sont déjà venus faire leur campagne à Beni. Chacun, dans son discours, a promis de restaurer la paix dans l'est de la RDC, de créer des emplois, de combattre les antivaleurs ou encore d'améliorer la vie des Congolais.

Promesses classiques et non tenues

Des promesses classiques en temps de campagne. Mais le jeune Gustave Kavyavu n'a pour sa part pas oublié que les mêmes promesses ont été faites lors de la dernière élection présidentielle.

"Ces genres de discours ont été prononcés en 2018, les mêmes promesses, mais qui sont rarement tenues", déplore-t-il au micro de la DW. "La population reste dans le même chaos. Ce sont des discours qui rencontrent les attentes de la population mais il n'y a rien de concret dans ce qu'ils sont en train de dire. J'ai terminé mes études mais il n'y a pas de boulot. Aujourd'hui, les jeunes chôment, nous chômons !"

Jackson Bwahasa est acteur de la société civile du Nord-Kivu. Comme Gustave, il a aussi du mal à croire aux promesses des différents candidats : "Tous disent la même chose, ils nous considèrent comme si on ne réfléchissait pas. Pour le président sortant, il est un peu difficile de croire que si on lui ajoutait encore cinq ans, cela serait une occasion pour lui de réaliser tout ce qu'il a promis. Surtout qu'il est en train d'ajouter d'autres promesses alors que les anciennes n'ont jamais été réalisées. Je ne crois pas à toutes ces promesses données par nos candidats."

'Nous avons besoin de la paix, pas des promesses de la paix' (Habitante de Beni)

Des électeurs motivés 

Rosette Kavula, pour sa part, a toutefois l'espoir que son candidat va tenir ses promesses. Le 20 décembre, elle votera pour le changement.

"Nous avons encore confiance, l'un d'eux va nous amener la paix", assure-t-elle. "Celui que je vais choisir, je sais qu'il va tenir sa promesse. Nous avons besoin de la paix, pas des promesses de la paix. Ça nous aiderait plus parce que nous avons beaucoup entendu de promesses. On ne doit plus continuer à nous acheter."

Si, en 2018, les habitants de Beni et Butembo, deux villes du Nord-Kivu, ont été exclus de l'élection présidentielle en raison de l'épidémie d'Ebola, cette année, les habitants de cette région comptent bien voter le 20 décembre pour élire leur président de la République.

Le Nord-Kivu est une province qui compte près de sept millions d'habitants. Ceux-ci attendent avant tout un chef d'Etat qui mettra définitivement fin à leurs souffrances causées par les violences des groupes armés, très actifs dans cette partie du territoire.