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Anniversaire en demi-teinte pour l'UA

Audrey Parmentier (Berlin)20 mai 2013

L'Union Africaine fête ses 50 ans d'existence le 25 mai par un sommet extraordinaire à Addis Abeba, sous le slogan « Panafricanisme et renaissance africaine ». Mais l'UA est-elle vraiment une institution représentative ?

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Photo de famille au sommet de l'Union africaine du 27 janvier 2013
Photo de famille au sommet de l'Union africaine du 27 janvier 2013Image : AP

À l'occasion de ce 50ème anniversaire, un débat organisé à Berlin par AfricAvenir, la Fondation Rosa Luxemburg et le SODI, le service allemand de solidarité internationale, s'interroge sur la représentativité de cette institution qui continue de polariser en Afrique. L'Union Africaine en tant que telle n'existe que depuis 2000. Elle a succédé à l'Organisation de l'Unité africaine fondée le 25 mai 1963, au moment où les pays du continent prenaient leur indépendance et où ils étaient divisés sur la marche à suivre.

L'Organisation de l'Unité africaine, institution fondée au moment de l'indépendance des pays africains
L'Organisation de l'Unité africaine, institution fondée au moment de l'indépendance des pays africainsImage : AFP/Getty Images

Avant l'UA, l'OUA

Selon Adebayo Olukoshi, directeur de l'IDEP, l'Institut africain de développement économique et de planification basé à Dakar, « la plus grande réussite de l'OUA a été de galvaniser les voix africaines autour de la libération du continent. Mais il y avait également des problèmes, certains étaient internes à l'organisation, et d'autres dus aux dirigeants de l'organisation. Son organe exécutif était un secrétariat avec à sa tête un secrétaire général, ce n'était donc pas un organe de décision. Et très vite, on a reproché à l'OUA d'être un club de présidents et non un organisme qui encourageait le panafricanisme. »

Lointaine, chère et inefficace ?

Au moment du passage de l'OUA à l'Union Africaine, ces critiques ont été prises en compte : le secrétariat général a cédé la place à une commission et en 2008, le Conseil économique social et culturel ou ECOSOCC a vu le jour pour intégrer les membres de la société civile à ce processus. Adebayo Olukoshi : « Je pense que la création de l'ECOSOCC n'a pas transformé l'UA en union des citoyens. Le plus grand défi aujourd'hui, c'est de garantir l'adhésion des Africains à cette institution. Pour le moment, ils l'associent à une bureaucratie lointaine, située quelque part à Addis Abeba et dont ils n'ont des nouvelles que quand leurs présidents se rendent aux sommets. »

Le nouveau siège de l'UA à Addis Abeba, Ethiopie
Le nouveau siège de l'UA à Addis Abeba, EthiopieImage : picture-alliance/dpa

Autre problème à résoudre, le financement de l'institution comme l'explique Salua Nour, spécialiste de l'Afrique professeur associée à l'Université Libre de Berlin :  « L'UA ne peut pas exister sans les ressources financières qui proviennent de l'Union Européenne, des Nations Unies et des Américains. Ce n'est même pas 10% qui est assuré par les pays africains. »

La plupart des Africains critiquent également son impuissance dans les situations de crise, notamment au Darfour ou dans l'Est de la RDC.