1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le Nobel avant la présidentielle : faux pas ?

7 octobre 2011

Au Libéria, Ellen Johnson Sirleaf se trouve en pleine campagne électorale. Elle s’est portée de nouveau candidate pour la présidentielle du 11 octobre. Etait-il opportun de lui attribuer ce prix Nobel maintenant ?

https://p.dw.com/p/RpgD
Ellen Johnson Sirleaf, lauréate du prix Nobel de la paix 2011Image : AP

Ellen Johnson Sirleaf est sans aucun doute une lauréate digne du prix Nobel de la paix. Elle s’est fortement engagée pour les droits des femmes comme pour son pays, pour la réputation du Libéria de par le monde, et pour la reconstruction du pays. C’est ce que pense Thorsten Benner, analyste du GPPI, l’Institut de politique globale à Berlin. A quelques jours de l’élection présidentielle à laquelle Mme Sirleaf est candidate, le problème est de savoir si l'attribution de ce prix influera sur le vote :

« Je ne sais pas ce qu’a été la réflexion du Comité du prix Nobel. J'espère pas qu’il n'a pas voulu s'immiscer dans une campagne électorale. Mais je pense que les électeurs libériens peuvent faire la différence entre Ellen Johnson Sirleaf lauréate du prix Nobel et Ellen Johnson Sirleaf candidate à la présidence. »

Selon Thorsten Benner, la réputation d’Ellen Johnson Sirleaf est aujourd’hui irréprochable : « Ellen Johnson Sirleaf a 72 ans et a une longue carrière politique derrière elle. C’est une femme politique qui, par le passé, a eu des contacts avec des régimes que l’on ne qualifierait pas aujourd’hui de 100% corrects. Mais il est clair qu'Ellen Johnson Sirleaf a les mains propres en ce qui concerne la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Cela est reconnu. »

Mais que penser du fait qu'Ellen Johnson Sirleaf avait, il y a quelques mois, annoncé ne pas se représenter à la présidence ?

« Ellen Johnson Sirleaf a, avant son premier mandat déjà, déclaré qu’elle voulait contribuer jusqu'à la fin de sa vie à établir une bonne gouvernance au Libéria et elle a reconnu simplement qu'un seul mandat n'y suffirait pas. Qu'après tant d'années de guerre civile, elle ne pourrait pas, partant de zéro atteindre cet objectif si rapidement. C'est pourquoi elle a dit : je me porte à nouveau candidate. C'est sans doute un manquement à la parole donnée, mais je pense que c'est pour le bien de son pays. »

Ellen Johnson Sirleaf est la première femme à avoir été démocratiquement élue à la tête d'un pays africain. C'était en 2005. Elle devenait alors la présidente d'un pays ravagé sur le plan physique, psychique et économique par 14 années de guerres civiles.

Auteur : Philippe Pognan
Edition : Carine Debrabandère