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Bruxelles propose un plan pour réduire les besoins en gaz

Marco Wolter | Avec agences
20 juillet 2022

La Commission européenne estime qu'une réduction de 15% de la demande européenne de gaz permettrait de faire face à la baisse des livraisons russes.

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Une plate-forme pétrolière dans la mer Baltique
La reprise ou non des livraisons par le gazoduc Nord Stream 1 est devenu une guerre des nerfs entre Moscou et l'Europe Image : Vitaly Nevar/REUTERS

Ursula von der Leyen appelle l’Europe à se préparer au scénario d’une réduction ou d’une coupure des livraisons de gaz russe, dont le continent était dépendant à plus de 40% avant la guerre en Ukraine. "La Russie nous fait du chantage. Elle utilise l’énergie comme une arme", a déclaré la présidente de la Commission européenne au moment de présenter une feuille de route pour que chaque Etat baisse sa consommation de gaz d’au moins 15% d’ici le printemps prochain.

Ces propositions doivent encore être validée par les 27 pays membres de l’Union européenne (UE).

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen explique son plan d'économies d'énergie
"Economiser du gaz pour sauver l'hiver" est le mot d'ordre de la proposition faite par BruxellesImage : Virginia Mayo/AP/picture alliance

"Une énergie économisée pendant l’été, c’est une énergie disponible pour l’hiver", peut-on lire dans le communiqué de la Commission. Selon le principe de La Cigale et la Fourmi de La Fontaine, les Etats sont appelés à réduire leur consommation d’énergie dès cet été afin de stocker plus de gaz pour l’hiver.

La climatisation, alors que l’Europe traverse de fortes vagues de chaleur, est notamment un gros poste de dépense énergétique.

Mix énergétique et baisse de la consommation

D’ici septembre, chaque pays est invité à présenter son plan pour réduire d’au moins 15% sa consommation en gaz d’ici fin mars de l’année prochaine. Cela peut passer par une limitation du chauffage dans les bâtiments publics, par une baisse de la production des entreprises – une mesure que le patronat européen vient déjà de dénoncer.

La réduction de la dépendance au gaz russe peut aussi venir des énergies renouvelables. Ou encore d’un report de la fermeture de centrales nucléaires. Dans le pire des scénarios, le recours aux énergies polluantes comme le charbon est même préconisé.

Une station de distribution de gaz en Pologne composé d'un labyrinthe de tuyaux
La moitié des ménages allemands se chauffent au gazImage : Wojciech Kardas/Agencja Gazeta/REUTERS

Il faut rappeler que le gaz a différentes utilisations : il sert à produire de l'électricité, à se chauffer, comme pour la moitié des ménages en Allemagne. Le gaz est aussi nécessaire à certaines industries comme le secteur de la chimie. Les besoins et les moyens de faire des économies peuvent varier selon les pays.

Des objectifs non contraignants

Ces efforts se feraient d’abord sur la base du volontariat.

Raison pour laquelle, la Commission voudrait aussi faire passer un frein d’urgence si l’engagement des Etats ne porte pas ses fruits et si des infrastructures essentielles, comme les hôpitaux, mais aussi les foyers des ménages, sont menacés.  

La mesure permettrait à Bruxelles de déclarer "l’alerte de l’Union" en obligeant cette fois une réduction de la consommation à tous les Etats membres.

Enfin, Ursula Von der Leyen a appelé à la solidarité entre les Etats, que les uns se préparent à aider les autres. Mais miser sur la solidarité semble avoir ses limites. La Hongrie a déjà fait savoir qu’elle n’exportera pas son gaz pour livrer ses voisins. 

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais